C'est un secret de polichinelle, plusieurs proches de Biya sont extrêmement riches de fortunes détournées et issue de leurs diverses malversassions financières. Edgard Alain Mebe Ngo'o était particulièrement riche, mais il semble qu'il n'est pas tombé pour sa richesse.
L'ancien ministre de la Défense avait pour ambition de faire tomber Paul Biya et d'accéder au pouvoir, car devenu à l'époque très puissant pour le faire. Mais ce qu'il ne savait pas, c'est qu'il était surveillé par des agents de renseignement israéliens qui avaient déjà rendu compte à Biya de ses relations suspectes avec l'ancien président français Nicolas Sarkozy.
En effet, tout comme Marafa Hamidou Yaya comptait sur les Etats Unis pour accéder au pouvoir, Mebe Ngo lui comptait sur ses puissants réseaux français, surtout ses relations avec le président Sarkozy qui l'affectionnait beaucoup.
Voici ce qui s'est passé avant que Mebe Ngo'o n'aille en prison
Depuis coup d’Etat raté du 06 avril 1984, Paul Biya se méfie se méfie de la France. Il voit d’un mauvais œil tout lien entre ses proches collaborateurs et les services de renseignement français. La descente aux enfers de l’ancien ministre de Biya a commencé lorsque ce dernier s’est vu proposer par Nicolas Sarkozy alors ministre de l’intérieur, une décoration à l’Elysée. La France voulait ainsi rendre hommage à Alain Mebe Ngo'o et son équipe pour leur implication dans la libération en 2008 des dix marins français du Bourbon Sagitta enlevés au large de la péninsule de Bakassi.
Mebe Ngo’o savait que ce geste de la France à son endroit pourrait être mal interprété à Etoudi. Il prend alors la décision d’informer le président de la République. Paul Biya selon les journalistes Antoine Glaser et Thamas Hofnung, auteurs du livre "Nos chers espions en Afrique", n’a rien répondu à son ministre. Malgré tout ce dernier a accepté recevoir la légion d’honneur non pas à l’Elysée mais au ministère français de l’intérieur.
Trop tard, le mal est déjà fait. Ce geste fut considéré par les détracteurs du ministre soutenus par les services de renseignement d’Etoudi comme une trahison. « Vaines précautions, puisque ses ennemis ont tout de même retourné l’événement contre lui, l’accusant d’être un dauphin venu se faire adouber à Paris », écrit Jeune Afrique.
CamerounWeb vous propose un extrait du livre « Nos chers espions en Afrique »
"La passion de Paul Biya pour Israël va au-delà du simple parapluie sécuritaire. Selon les confidences d’un ancien diplomate israélien, le président camerounais a été initié à la Kabbale par le rabbin franco-israélien Léon Ashkenazi.
Aussi le Cameroun est-il l’un des rares pays africains qui vote toujours en faveur d’Israël au Conseil de sécurité des Nations unies, en tout cas jamais contre. Au pis, l’ambassadeur camerounais prétexte une envie pressante pour s’abstenir de voter… Dans cette ambiance sécuritaire israélienne, mieux vaut ne pas être trop proche des services français, sous peine d’être marginalisé. C’est ce qui est arrivé à Edgard Alain Mébé Ngo’o, ancien délégué général à la sûreté nationale du Cameroun puis ministre délégué à la présidence, chargé de la Défense.
Avec Léopold Maxime Eko Eko, l’un de ses proches, directeur général de la recherche extérieure, il avait bien géré la libération en 2008 des dix marins français du Bourbon Sagitta enlevés au large de la péninsule de Bakassi. Nicolas Sarkozy, qu’Alain Mébé Ngo’o avait fréquenté quand le président français était encore ministre de l’Intérieur, voulait le décorer de la Légion d’honneur à l’Élysée.
Prudent, Mebe Ngo’o a demandé l’autorisation à Paul Biya. Pas vraiment de réponse de l’énigmatique chef de l’État. Mebe Ngo’o a tout de même préféré être décoré Place Beauvau, au ministère français de l’Intérieur, plutôt qu’à l’Élysée . Surtout ne pas paraître adoubé par la présidence française pour pouvoir éventuellement succéder à Biya !"