Renseignements intérieur: avant sa mort, un limier de Biya révèle comment il a affaibli les nordistes

Biya et Ahidjo

Fri, 7 Jul 2023 Source: www.camerounweb.com

Sans femme et sa argent et complètement seul, l'ancien chef de la police politique de Paul Biya et de Ahidjo, sait comment les homme politiques originaires du grand nord ont été affaiblis et neutralisés politiquement et physiquement pour certains.

Vous vous en doutiez, il s'agit bien de Jean Fochivé, le terrible, l'homme de main, l'homme qui n'a pas peur de se salir et s'est sali les mains (même si d'autres le faisaient également) pour le maintien au pouvoir des deux présidents qu'il a servi.

Fochivé fais donc parti de ces Camerounais qui pensent que la tentative Coup d’Etat du 6 Avril 1984 n’était qu’un montage. Biya n'avait pas été la cible. Des attaques ont certes eu lieu, mais la vrai cible était l'ancien chef d'Etat Ahidjo et les nombreuses tentacules très puissantes qu'il avait pris le soin d'installer pendant qu'il était aux affaires.

"Deux ans après l’arrivée de Paul Biya au pouvoir, une tentative de putsch fait vaciller le nouveau régime. Dans la nuit du 5 au 6 avril 1984, des jeunes officiers constitués dans le mouvement JOSE (Jeunes Officiers pour la Survie de l’Etat) tente de renverser le Président Paul Biya. Le sinistre Jean Fochivé, chef des polices politiques de Amadou Ahidjo et Paul Biya fait partie de ceux-là qui pensent que la tentative de putsch du 6 avril 1984 n’était qu’un “ montage perpétré par l’obscur clan tribaliste qui faisait pression sur M. Biya fin que ce dernier se démarquât de M. Ahidjo” . Dans le livre les révélations de Jean Fochivé, il soutient que : “Pour les barons du clan, le départ ou la fuite de M. Ahidjo n’était pas ce qu'ils espéraient. Après l’échec du grossier montage du mois d’août 1983, ils voulaient Ahidjo mort, parce qu’il avait encore beaucoup d'hommes à lui au sein du gouvernement, surtout ceux originaires du Nord. Il fallait trouver un moyen pour éliminer (politiquement et physiquement) M. Ahidjo et affaiblir les hommes politiques du Nord. Tout ce programme n’était pas facile à exécuter, d’autant moins que l’armée camerounaise, surtout la garde républicaine, était entre leurs mains", écrit l'activiste politique et écrivain Arol Ketch dans une publication ce vendredi 07 juillet.

"La fonction publique elle aussi regorgeait de jeunes administrateurs civils de la même province et qui occupaient d'importants postes de commandement. Il fallait déraciner tout ce que les nordistes au pouvoir depuis trente ans, avaient implanté”. II raconte son arrestation après le putsch : “Quand tonnèrent les premiers coups de canon en cette matinée du 06 avril 1984, je parvins à sortir furtivement de mon domicile et allais me réfugier chez un ami expatrié. Je réussis à joindre le Président de la République et le mis au courant de ce qui se passait. Je fus vraiment surpris par son attitude. Il était plutôt très calme et s’inquiéta beaucoup plus pour “les Camerounais qui allaient perdre la vie dans cette affaire”. Il se proposa même de sortir et de se rendre aux mutins, afin d’arrêter le massacre. Je parvins, non sans peine, à le dissuader et réussis même à le convaincre d’utiliser le dispositif prévu à cet effet. La résistance de la garde présidentielle permit aux militaires loyalistes de s’organiser et de passer à la contre-offensive. Nous échappâmes ce Jour au premier coup d’Etat de l’histoire du Cameroun. Les institutions républicaines avaient survécu mais les militaires étaient devenus les maîtres. Ils se mirent à traquer et à massacrer tous ceux qui étaient soupçonnés d’avoir de près ou de loin participé au coup d’Etat manqué. Tout bascula vers un règlement de comptes à coloration tribale...", ajoute l'écrivain.

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