Depuis quelques jours, le report des élections locales et bien avant la prolongation du mandat des députés sont les sujets principaux politiques qui alimentent les discussions. Celui du report des élections fait plus jaser. Jeune Afrique y consacre d’ailleurs un article.
En effet, le président de la République Camerounaise Paul Biya a récemment signé un décret prolongeant de 15 mois le mandat des conseillers municipaux camerounais, repoussant ainsi les élections locales à mai 2026. Cette décision, prise juste avant son départ pour les Jeux Olympiques de Paris, s'inscrit dans une série de modifications du calendrier électoral, incluant le report des élections législatives.
Selon Jeune Afrique, ce remaniement électoral, bien qu'attendu, soulève des questions sur la stratégie politique du régime en place. Le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), parti au pouvoir, semble tirer avantage de cette situation.
D’abord, évoque Jeune Afrique, le parti de Paul Biya tire de cette situation, l’Unification des forces. En effet, les cadres du parti pourront se concentrer sur la présidentielle sans être distraits par les luttes internes pour les postes locaux. Le Magazine panafricain évoque également la pression accrue sur les dirigeants locaux. Le confrère explique quue leur avenir politique dépendra de leur capacité à mobiliser les électeurs pour le candidat du RDPC à la présidentielle.
Cette réorganisation du calendrier est perçue comme un calcul stratégique de Paul Biya. Un ancien élu du RDPC explique : « En organisant la présidentielle avant les locales, le chef du RDPC place ses lieutenants en sursis. Ceux qui voudront conserver leur position devront d'abord prouver leur loyauté ». Les résultats de la présidentielle dans chaque circonscription pourraient ainsi influencer les futures nominations au sein du parti et de l'administration. L'année 2026 s'annonce cruciale pour le renouvellement du personnel politique du RDPC, avec le remaniement des organes dirigeants locaux et les élections locales
Face à cette "machine à gagner", l'opposition semble peiner à s'organiser. Le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), principal parti d'opposition, n'a pas réagi officiellement à ces changements. Le parti fait face à des rumeurs suggérant qu'il pourrait ne pas être en mesure de présenter un candidat à la prochaine présidentielle, faute d'élus.