Venu annoncer la réhabilitation de cette route, le ministre chargé de mission à la présidence les a invités à ne plus douter du SGPR Ferdinand Ngoh Ngoh.
Au sens propre comme au figuré, le linge sale a été lavé en famille le 24 avril dernier à Monatélé, lors de la rencontre de la classe politique, des élites et du commandement traditionnel du département de la Lekié. Le ministre chargé de mission à la présidence de la République, Benoît Ndong Soumhet, y est allé délivrer une «communication spéciale» à la demande du ministre d’État, secrétaire général de la Présidence de la République (SGPR ), Ferdinand Ngoh Ngoh. Sur ordre du chef de l’Etat, il s’agit du bitumage de la boucle de la Lekié.
Long de 78 Km, le tracé de cette route va de Nkolbisson à Ovodoula, en passant par Okola, Ekekam et Monatélé. « Vendredi le 08 avril, il y a quelques jours, le SGPR m’appelle, c’était pour me dire monsieur le ministre, félicitations. Les démarches faites auprès du chef de l’État l’ont amené à donner son très haut accord pour la réfection et la réhabilitation de la boucle de la Lekié », a déclaré le ministre, au grand bonheur des militants du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), massivement venus à la permanence du parti à Monatélé.
Mais avant de donner les assurances de la hiérarchie, Benoît Ndong Soumhet a d’abord sermonné les siens, notamment ceux qui remettent en doute la parole du ministre d’État qui est pour lui, « le crayon et la bouche du chef de l’État ». Cette « sorte de libertinage » est entretenue par les réseaux sociaux et certains journaux où « des gens vont jusqu’à remettre en cause les hautes instructions du président de la République », s’est-il offusqué. Poursuivant ses remontrances, le ministre chargé de mission à la présidence certifie que le SGPR le saurait mentir. « Quand le ministre d’Etat SGPR dit « sur très hautes instructions », les gens demandent « est-ce que c’est même vrai ? » Vous voyez le ministre d’État en train de venir inventer que le chef de l’État a dit que… ? », s’irrite Benoît Ndong Soumhet.
Citant Joseph Charles Doumba, ancien ministre et conseillé du chef de l’État, de regrettée mémoire, qui disait en son temps que « quand le chef de l’État nomme un ministre, son travail est fini ». Autrement dit, chaque ministre doit faire le travail pour lequel il a été nommé. De la même manière, Benoît Ndong Soumhet a voulu « secouer les consciences des frères et des sœurs » sur leur responsabilité individuelle. « Chacun d’entre nous, à son petit niveau où il se trouve, qu’il se demande « là où je suis, qu’est-ce que je peux aussi faire… », a achevé le ministre.
Avant de prendre congé des siens, l’émissaire du SGPR a anticipé leur indulgence. Car, si d’ici un mois rien n’est visible sur le terrain, il faudrait simplement qu’ils considèrent que l’implémentation d’une décision politique obéit parfois à certaines procédures. Néanmoins, la décision présidentielle redonne du sourire à tout le monde. « Cette va permettre aux populations d’évacuer facilement les produits des champs. (…) Nous, à notre niveau, nous allons contribuer à ce que ces travaux soient réalisés facilement en mettant à la disposition de l’entreprise qui sera retenue pour ce travail nos carrières. Car, pour construire ce genre de route, il faut de la latérite, du gravier, de l’eau, il faut même la main d’œuvre. L’exécution de ces travaux va contribuer à baisser le chômage dans la Lekié », a régi le maire de Monatélé, Prosper Parfait Mbassi Bessala.
La satisfaction est également partagée par Jean Marie Mama, sénateur et chef supérieur à Lobo. « Cette très haute décision du chef de l’État vient rompre un cauchemar que les populations de la Lekié vivent depuis un certain nombre d’années déjà », s’est-il réjouit. La cérémonie s’est refermée par une motion de soutien du « peuple de la Lekié » invitant le président de la République à se porter candidat à « l’élection présidentielle prochaine avant ou en 2025 ».