Plus de 1000 personnes ont déjà été touché par la nouvelle pandémie du choléra au Cameroun. Le journal Le Jour dresse la liste des localités où la maladie sévit.
D’après le bilan communiqué par le ministère de la Santé, le pays enregistre 1102 cas en quelques mois, dont 28 cas pour la seule région du Littoral, et une trentaine de morts à l’échelle nationale.
Depuis le mois d'octobre 2021, le Cameroun fait face à une résurgence inquiétante de l'épidémie du choléra. Les derniers chiffres avancés par les pouvoirs publics et notamment le ministère de la Santé publique, pour cette période, font état de 1102 cas sur toute l'étendue du territoire national. Pour une trentaine de morts déjà enregistrés. Au moment où nous allons sous presse, ce dimanche, 13 février 2022, la région du Littoral à elle seule compte jusqu'à 28 personnes-contacts, selon le bilan confirmé jeudi dernier par le coordonnateur du Centre régional de prévention et de lutte contre les épidémies (CERPLE) pour cette région, qui est l'une des plus importantes du Cameroun au regard de sa démographie et du volume des activités économiques que sa capitale, Douala, brasse au quotidien et annuellement. Depuis le mois de novembre 2021 (et donc depuis la 46ème semaine épidémiologique selon les experts sanitaires) jusqu’à ce jour, 28 cas confirmés ont donc été diagnostiqués dans la région côtière du Cameroun.
Sur les 24 districts de santé que compte cette région, 07 districts de santé ont présenté des cas positifs de choléra. Le district qui enregistre le plus grand nombre de cas est celui de Nylon, avec 12 cas diagnostiqués d’après Dr Hans Mossi Makembe, coordonnateur régional de lutte contre cette épidémie pour le Littoral. Les autres districts affectés – car au moins un cas y a été diagnostiqué – sont ceux de Boko, Bonassama, Deido, New-Bell, Logbaba et, tout récemment, le district de santé de Mélong, dans le département du Moungo. Les seuls morts enregistrés dans cette région, jusqu’ici, sont des patients reçus il y a un peu plus d’une semaine à l’hôpital de district de Mélong. « Dans la région nous avons enregistré deux cas de décès confirmés, jusqu’ici, depuis la 46ème semaine. Mais ce sont des cas qui sont arrivés à l’état de mort, c’est-à-dire que les gens, dans la mise en place même de l’épidémie dans la communauté, le circuit d’un patient, de son ménage jusqu’à la formation sanitaire où il doit avoir une prise en charge appropriée, est souvent très compliqué, très complexe. Ce sont des gens qui sont passés soit par un tradi-paraticien soit par la petite clinique du quartier, soit ils ont fait appel à un personnel soignant qui est venu leur donner des soins à la maison.
Et puis, c’est quand son état s’aggrave qu’il s’amène à l’hôpital. Très souvent ces cas décèdent même avant d’y arriver », déplore Dr Hans Mossi. « Endémie cholérique » Car, argumente le médecin interviewé jeudi par Le Jour, « si vous êtes en face d’un véritable cas de choléra, vous commencerez à faire des diarrhées, des vomissements. Le décès survient dans les heures si rien n’est fait, parce que vous allez perdre énormément de l’eau et ces pertes, cette déshydratation va entrainer la défaillance de plusieurs organes, tels que le rein, même le cœur, et tout le reste. Donc tout est possible. Et la prise en charge à un moment donné ne va pas seulement se résumer, dans ce cas-là, dans le remplissage ou le remplacement de l’eau, il faudra encore apporter des soins appropriés aux autres appareils de l’organisme qui ont déjà été défaillants. »
Selon lui, il suffit d’un seul cas suspect confirmé choléra, au niveau du laboratoire de référence de Laquintinie, pour que l’épidémie soit déclarée. Sur les 16 personnescontacts enregistrées dans le district de santé de Mélong en dehors des deux décès, 14 personnes sont déjà sorties de l’hôpital et ont regagné leur domicile, tandis que deux autres restent en observation. Pour ce qui est de la ville de Nkongsamba, il faut noter que huit patients ont été reçus à l’hôpital régional de cette localité, chef-lieu du département du Moungo. Les foyers épidémiques identifiés à Douala, sont les quartiers situés autour de la zone aéroportuaire et répartis entre les districts de santé de Nylon et de Boko. Il y a aussi les quartiers Bonangang dans le district de santé de Mbanguè, et New-Bell dans le district de santé éponyme. Les premiers cas dans les régions du SudOuest et du Centre, pour cette saison épidémiologique, sont enregistrés depuis le 24 octobre 2021.
Cependant, en ce qui concerne la région du Littoral, on ne peut pas encore parler d’une situation hors de contrôle, et donc qui ait franchi le seuil d'alarme, précise Docteur Hans Mossi Makembe : « Actuellement, 28 cas sont confirmés dans la région, et on peut vous dire que tous les cas, pratiquement, ont été traités », a déclaré le médecin, mercredi 09 février au micro de nos confrères de radio Equinoxe à Douala. « Je tiens à rappeler que nous sommes dans une région qu'on traite d'endémie cholérique. Ça veut dire que pour nous, ce n'est pas exceptionnel qu'au courant de l'année nous puissions capter un ou deux cas par-ci par-là, dans certains districts, parce que dans les districts il y a tous les déterminants du choléra. », a poursuivi l’expert.