Retour sur l'arrestation de Zambo Amougou

Jean Marie Zambo Amougou, Président Syndicale Il est aimé et sollicité pour des conseils par certains détenus de Kondengui

Thu, 3 Aug 2017 Source: camer.be

Incarcéré au quartier 7 spécial à la prison centrale de Kondengui, l’actuel Président de la CSTC Jean Marie Zambo Amougou est serein. Dans un environnement de réputation difficile, le syndicaliste de haut vol aura su se mouler dans le milieu carcéral qui l’a si bien accueilli. Aimé et sollicité pour des conseils par certains détenus, il épuise désormais ces journées en joignant l’utile à l’agréable. Mais que faire, le rouleau compresseur s’étant aujourd’hui acharné contre lui, c’est avec beaucoup d’émotion que Vincent Melingui nous relatera le vrai film de son arrestation et de son incarcération jusqu’aujourd’hui à la prison centrale de Kondengui.

D’après le témoignage de Vincent Melingui, c’est la veille à savoir le 13 Juillet dans la soirée que le Président Zambo Amougou Jean Marie aurait dû être arrêté. Venu au siège de la CSTC à Messa avec le prétexte de vouloir des conseils, un Commissaire de police (dont nous tairons le nom) sera orienté vers moi. A la question de savoir si le Président Confédéral est là, je vais lui répondre que Monsieur Zambo Amougou n’est pas là et qu’il peut laisser les documents concernant le problème qu’il avait, moi en pensant qu’il était de nature syndical. Pour mieux l’écouter je l’attire dans le bureau du Président Confédéral Zambo Amougou pour qu’il m’explique mieux le problème et à lui de me répondre qu’on l’a envoyé uniquement pour voir le Président Confédéral. Je remarque qu’il tenait précieusement entre ses mains une chemise cartonnée. Ne pouvant pas l’aider à priori, nous sortons du bureau du président confédéral et me tenant sur le perron, un collègue à lui le voyant revenir pour emprunter la voiture rétorquera « Où est le Monsieur qu’on est venu arrêter (du moins c’est ce que j’ai entendu). »

« Ces hommes partis, j’essaye de joindre Monsieur Zambo Amougou, mon Président Confédéral et à la deuxième tentative je réussi à l’avoir. Il va m’apprendre qu’il est occupé ailleurs et à moi de lui dire que je voudrais urgemment le rencontrer. Il va me répondre que si c’est urgent, il vaudrait mieux qu’on se voit le lendemain très tôt le matin à son domicile compte tenu du caractère urgent de ma préoccupation. J’accepte cette proposition en lui rappelant que des policiers sont venus le chercher au bureau. (ndrl Serein et connaissant parfaitement qu’il avait déjà été entendu pour un dossier concernant la Maetur, il rentrera dormir chez lui) »

« Tôt le matin, me rends d’abord à la bourse du travail à Messa aux environs de 7h le matin et de là je me rends donc à Ngousso chapelle, non loin du domicile du Président Confédéral. Arrivé à son domicile, je trouve à l’entrée deux hommes en survêtements. En entrant dans la maison je croise une seconde fois le Commissaire de police avec qui j’avais eu des échanges la veille dans le salon. En me rendant dans la chambre, Monsieur Zambo Amougou y était et se préparait. Je lui demande s’il a appelé son avocat et à lui de rétorquer que ce dernier lui a demandé de ne pas sortir de la maison avant son arrivée. Les sbires envoyés par le TCS s’impatientaient et le Commissaire de police que j’avais reconnu appellera son chef hiérarchique pour lui rendre compte du fait que Monsieur Zambo leur perdait du temps. Vous ne vous douterez pas de la réponse car il va lui proposer d’envoyer plus de renforts s’il y a résistance.

En fin de compte, nous allons embarquer dans un pick-up double cabine avec Monsieur zambo Amougou et les éléments venus l’arrêter. Moi assis devant avec le Commissaire de police qui nous conduisait et Monsieur Zambo Amougou assis derrière encadrés de deux éléments jusqu’au TCS. Après plusieurs heures d’attente, le Commissaire de police qui avait procédé à l’arrestation va nous confier à une autre personne. Toute la journée va s’écouler sans qu’on entende à nouveau le Président Zambo Amougou. Mais on lui demandera de signer un document qu’il aura parcouru. Devant son refus personne n’insistera. Très tard dans la nuit, un mandat de détention provisoire lui sera décerné et aujourd’hui il se trouve à la prison centrale de Kondengui. »

Source: camer.be