Retour sur le tragique et mystérieux assassinat d'Alice, épouse de Jean Fochivé

La mort d'Alice dans des circonstances troubles a profondément bouleversé Jean Fochivé

Wed, 1 Nov 2023 Source: www.camerounweb.com

Le récit de l'assassinat d'Alice, épouse de Jean Fochivé, est un événement tragique et mystérieux qui s'est déroulé dans un contexte politique complexe au Cameroun. Jean Fochivé, homme à la réputation redoutable en tant que chef des services secrets camerounais, a été profondément marqué par la perte de sa troisième épouse, Alice.

L'histoire commence avec la chute de Jean Fochivé après la tentative manquée de coup d'État en avril 1984. Il a perdu sa position et tous ses biens ont été saisis, ce qui l'a contraint à une longue période de difficultés financières. Cependant, Alice, sa troisième épouse, est restée à ses côtés et l'a soutenu pendant cette période difficile, renforçant ainsi leur relation.

En 1989, Jean Fochivé est rappelé à des fonctions importantes par le chef de l'État, ce qui lui permet de reprendre sa position dans le pays. Cependant, en 1996, il est démis de ses fonctions et se retire chez Alice, espérant un éventuel retour aux affaires.

La mort d'Alice dans des circonstances troubles a profondément bouleversé Jean Fochivé. Une conversation entre lui et Victor Ayissi Mvodo, un cadre du parti au pouvoir qui se présentait à la présidentielle de 1997, révèle des informations intrigantes. Victor suggère que des forces occultes et tribales dirigent effectivement le pays et commanditent des assassinats, y compris celui d'Alice. Il laisse entendre que Jean Fochivé pourrait être en danger, car des rumeurs circulent selon lesquelles il aurait assassiné sa propre épouse. Victor Ayissi Mvodo décède peu de temps après cette conversation, suivi de Jean Fochivé, ce qui ajoute une couche de mystère à cette histoire.

La conversation met également en lumière des rivalités politiques et des manœuvres en coulisses, avec des allégations de corruption et de bradage d'entreprises, ainsi que des accusations d'implication dans des pratiques maléfiques.

La fin de l'histoire mentionne que la dernière personne que Jean Fochivé a rencontrée avant sa mort était René Owona, conseiller spécial de Paul Biya, et que c'est après cette rencontre que les premiers signes du malaise de Jean Fochivé sont apparus.

Cette histoire est marquée par des éléments de mystère, de complots et de rivalités politiques, et elle laisse de nombreuses questions sans réponse sur la véritable cause de la mort d'Alice et sur les circonstances entourant les décès successifs de Victor Ayissi Mvodo et de Jean Fochivé.

Voici la conversation entre les deux hommes au sujet de la mort d’Alice telle que relatée dans le livre : « Les révélations de Jean Fochivé » de Frédéric Fenkam.

« - Victor Ayissi Mvodo : Tu sais bien de qui je parle ; tu n’as pas dirigé la police secrète pendant des décennies pour prétendre ignorer qu’auprès de chaque chef d’Etat, des hommes comme toi ont toujours des ennemis. Ne me dis pas que tu ignores l’existence de ce groupe occulte et tribal qui dirige effectivement ce pays.

Ce groupe qui commandite les assassinats et fait le vide autour de Biya. J’espère que tu sais au moins de quoi est morte Jeanne Irène ? Pourquoi elle a entraîné dans sa mort les deux soeurs et le prêtre Yves Plumet du clergé, et pourquoi le jeune Motazé a suivi quelque temps après ? Jean, tu dois savoir tout cela, même si tu n’y as pas été mêlé.

- Jean Fochivé : J’espère que tu n’es pas en train de divaguer, Victor. Le chef de l’Etat est-il au courant de tout ce que tu racontes-là?

- Victor Ayissi Mvodo : Il s’en doute mais il est physiquement incapable de réagir. Il sait même pourquoi ton épouse a été assassinée. J’espère que tu sais que Alice a été assassinée ?

- Jean Fochivé : Je sais qu’elle a été assassinée, mais pas pourquoi, Alice était mêlée à mille et une choses. Depuis qu’elle s’était liée à Chantal Biya et sa mère, elle ne se prenait plus pour simple épouse d’un ministre, et nous n’arrêtions plus de nous disputer.

Un jour elle m’avait lancé que si elle le voulait, elle deviendrait ministre.

- Victor Ayissi Mvodo : Et elle était allée vivre pendant quelques jours à l’hôtel Hilton. Quand elle revint à la maison, parce que votre fille venait de terminer ses études, elle t’annonça qu’elle allait en France célébrer avec elle, l’obtention de son diplôme.

Ton épouse s’y rendit avec plusieurs membres de sa famille. Est-ce toi qui déboursa tout cet argent?

- Jean Fochivé : Non, mais Alice avait beaucoup d’affaires qui lui rapportaient pas mal d’argent.

- Victor Ayissi Mvodo : C’est Paul Biya qui, sous la pression de sa belle-mère envoya ton épouse en France auprès de Chantal qui y était allée accoucher. Il y avait eu une coïncidence avec l’évacuation sanitaire de feue Mme Ava Ava qui était tombée dans un coma diabétique.

Ton épouse prétendit qu’elle simulait cette maladie pour aller éliminer l’enfant de Chantal. Tu sais qu’après avoir activement participé à la guérison de la mère de Chantal qu’elle emmena quelque part dans le Noun, ta femme se faisait passer pour un as des pratiques traditionnelles et maléfiques sur qui repose tout ton pouvoir de protection. Toute innocente et naïve, elle avait un peu trop parlé.

- Jean Fochivé : La belle-mère du boss a pourtant passé trois jours avec nous ici à Foumban à l’occasion de ces funérailles. Nous avons longtemps parlé d’Alice mais elle n’a pas fait allusion à cette affaire.

- Victor Ayissi Mvodo : Qu’a-t-elle dit à propos de ta situation?

- Jean Fochivé : Elle m’a dit qu’elle allait encore en parler au chef de l’Etat, mais que sa fille ne l’aidait pas beaucoup, un peu comme si elle m’en voulait.

- Victor Ayissi Mvodo : C’est qu’elle t’en veut justement. Au palais, on a fait courir le bruit que c’est toi qui aurais assassiné Alice.

- Jean Fochivé : Moi?

- Victor Ayissi Mvodo : Oui! Tes adversaires politiques l’ont fait pour t’amputer de son soutien. Une intoxication machiavélique.

- Jean Fochivé :Qui est-ce qui peut m’en vouloir à tel point?

- Victor Ayissi Mvodo : Tu ne t’en doutes pas? Ne te rappelles-tu pas avoir empêché quelqu’un de se sucrer dans l’organisation du sommet de l’Oua?

N’as-tu jamais été au quartier Bastos rencontrer quelqu’un qui te proposa une somme d’un milliard cinq cent millions pour le soutenir auprès du président dans le bradage presque conclu de l’Intelcam? Fais vraiment attention à toi. Ils vont t’avoir. J’ai… tac »

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