La polémique autour de la candidature du Professeur Maurice Kamto sous la bannière du MANIDEM prend une tournure particulièrement embarrassante pour le pouvoir en place. Alors que le ministre Hervé Emmanuel NKOM, porte-parole du RDPC, multiplie les déclarations contestant la légitimité d'Anicet EKANE à investir un candidat pour le MANIDEM, les faits administratifs semblent le contredire formellement.
Dimanche 20 juillet 2025, sur Canal 2 International, Hervé Emmanuel NKOM n'a pas mâché ses mots :
"J'ai pitié de Maurice Kamto et ses militants du MRC... La candidature de Maurice KAMTO sera rejetée... Anicet EKANE n'est pas le président national du MANIDEM... Il n'a pas qualité pour investir un candidat... Ne soyez pas surpris que demain à midi, le vrai président du MANIDEM se retrouve à ELECAM pour déposer la candidature du vrai candidat du MANIDEM... À ma connaissance, je ne pense pas que Anicet EKANE soit la personne indiquée pour présenter un candidat à l'élection présidentielle..."
Pourtant, ces affirmations péremptoires du ministre NKOM se heurtent à une réalité administrative gênante. Le 17 juillet 2018, son propre collègue du gouvernement, le ministre Paul Atanga Nji (MINAT), avait personnellement signé un communiqué officiel reconnaissant explicitement Anicet EKANE comme "président national incontestable du MANIDEM".
Le Communiqué N°0000032/L/MINAT/CAB du 17 juillet 2018, signé de la main même de Paul Atanga Nji, établit sans ambiguïté qu'Anicet EKANE est habilité à investir un candidat à l'élection présidentielle sous la bannière du MANIDEM.
Ce document avait d'ailleurs été officiellement transmis aux plus hautes autorités de l'État, notamment à Ferdinand NGOH NGOH (Secrétaire Général de la Présidence de la République) et à Joseph Dion NGUTE (Premier Ministre de l'époque), par le biais du secrétariat général.
Plus récemment, lors de son passage sur la CRTV, le ministre Atanga Nji lui-même a implicitement confirmé que la candidature du Professeur Maurice Kamto sous la bannière du MANIDEM ne souffre d'aucune contestation juridique, contredisant ainsi les assertions de son collègue NKOM.
Cette situation place le gouvernement dans une position délicate. Comment expliquer que deux ministres du même gouvernement tiennent des discours diamétralement opposés sur une question aussi cruciale ? Comment le ministre NKOM peut-il contester une réalité administrative officiellement établie par son propre collègue ?
La question qui se pose désormais est de savoir si cette cacophonie gouvernementale relève d'un manque de coordination ou d'une stratégie délibérée de confusion. Une chose est certaine : les documents officiels parlent d'eux-mêmes, et ils contredisent formellement les déclarations du ministre NKOM.
Alors que l'échéance électorale approche, cette controverse illustre les tensions qui traversent l'appareil d'État. Les faits administratifs, consignés noir sur blanc dans les archives officielles, semblent donner raison à Maurice Kamto et invalider les arguments du ministre NKOM.