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Retraite : Les nouvelles ne sont pas bonnes pour Mbarga Nguelé qui entame sa dernière valse

Plus qu’un flic, un patriote engagé !

Lun., 16 Janv. 2023 Source: La Nouvelle N° 683 du lundi 16 janvier 2023

Plus qu’un flic, un patriote engagé !

Délégué général à la Sûreté nationale, il a servi il y a quelques jours à la Société Eneo-Cameroun, une fiche des récriminations des populations contre cette entreprise. Ce qui illustre son souci permanent non seulement d’assurer la sécurité des Camerounais, mais aussi de veiller à leur bien-être.

Un policier qui se mêle des difficultés quotidiennes des populations au point d’en prendre fait et cause. On peut s’en étonner. Mais c’est ce que vient pourtant de faire Martin Mbarga Nguélé, délégué général à la Sûreté nationale (Dgsn) dans une correspondance datée du 29 novembre 2022 qui a finalement atterri au cabinet du Dg/Eneo le 3 janvier 2023. Dans cette fiche, sont recensées de nombreuses récriminations des populations camerounaises contre la société Eneo. Il s’agit notamment de la récurrence des coupures intempestives, incontrôlées et prolongées ayant des répercussions sur les activités quotidiennes et constituant une source d’insécurité permanente ; les surtensions consécutives au rétablissement de l’électricité qui entrainent des incendies et autres actes dommageables sur les appareils électro-ménagers ; la basse tension dans certaines zones ; les réparations tardives des équipements électriques défectueux tel que les transformateurs, les poteaux et câbles électriques ; les estimations et facturations arbitraires ; l’indisponibilité des factures à certains endroits ; le dépôt tardif des factures à certains endroits. Ce n’est pas tout.

Le Dgsn indique également que parmi ces récriminations figurent en bonne place les lenteurs dans l’instruction des procédures contentieuses ; l’obligation pour le client de la facture contestée en dépit d’une procédure contentieuse introduite par l’intéressé auprès des services d’Eneo ; le comportement discourtois du personnel en service dans les agences ; les longues files d’attente devant les guichets de paiement en nombre insuffisant des factures Eneo ; les lourdeurs dans la procédure de branchement des compteurs électriques ; la constante indisponibilité des correspondants en charge d’enregistrer les préoccupations des clients à travers les numéros d’utilité publique mis en place ; l’intervention de plusieurs sous-traitants dans la chaine de distribution de l’électricité ; les arnaques répétées des équipes de contrôle et des agents releveurs ; l’absence de badge d’identification et des ordres de service des sous-traitants et autres agents Eneo qui descendent régulièrement sur le terrain ; l’absence d’un mécanisme de dénonciation des comportements peu orthodoxes des sous-traitants et agents Eneo ; l’intrusion des sous-traitants et agents Eneo dans les domiciles privés en l’absence des légitimes propriétaires ; l’attitude irrévérencieuse des sous-traitants et agents Eneo à l’égard des occupants et singulièrement des personnalités ; la menace par les sous-traitants et agents Eneo de coupure ou de l’infliction des amendes illégales aux abonnés résistant à leurs pratiques peu orthodoxes.

ORDRE PUBLIC

Toujours dans cette fiche des récriminations des populations contre Eneo, le Dgsn signale avec emphase, l’implication effective des agents Eneo et sous-traitants dans le trafic de l’électricité et de détournement des compteurs électriques ; l’infliction des pénalités arbitraires aux abonnés en règle ; l’imputation des dettes des anciens abonnés aux nouveaux clients arrivés comme nouveaux locataires des logements disponibles ; le dysfonctionnement du système de paiement en ligne ; le rétablissement tardif de l’énergie électrique et ce, même après règlement des pénalités ; les coupures d’électricité dans certaines institutions publiques telles que les universités et les mairies, nonobstant la sensibilité des missions dévolues à ces structures. Voilà le tableau peu reluisant du service qu’offre Eneo aux populations camerounaises et qui, pour le Dgsn, est « susceptible d’être perturbé par des manifestations sur l’ordre public.

Alors, du haut de sa forte expérience d’homme de terrain, patriote, prévenant et prévoyant, Martin Mbarga Nguélé reste dans la logique de désamorcer cette bombe à retardement qui pointerait à l’horizon si Eneo ne corrige pas rapidement ces manquements préjudiciables qui « remettent en cause le fondement des politiques publiques, dont la finalité est le bien-être des populations. » En effet, ce patriote dont la naissance remonte à l’année 1932 a déjà vu des vertes et des pas mûrs partout où il a roulé sa bosse. Il n’a d’ailleurs échappé à personne que c’est l’un de plus anciens policiers de la République. Diplômé de l’Ecole normale supérieure de police de Yaoundé, il embrasse une carrière de diplomate aux lendemains des tristes évènements d’avril 1984 alors qu’il était délégué général à la Sûreté nationale (1983-1984). Premier point de chute dans la diplomatie : Kinshasa auprès du maréchal Mobutu. Il arrive en Espagne après 19 ans comme ambassadeur du Cameroun au Brésil. A son retour au pays, il reprend les rênes de la police nationale le 31 août 2010. C’est une police plombée dans une indiscipline criarde. Son leitmotiv pour redonner ses lettres de noblesse à cette police est alors de ne rien laisser au hasard pour que la police redevienne ce que ce corps exemplaire qu’elle n’aurait jamais cessé d’être, quel que soit le temps que cela prendra. Et les résultats parlent d’eux-mêmes aujourd’hui.

Sous sa direction, la police écrit une nouvelle page et ceci, par ce que le chef de corps sait manier le bâton et la carotte. Il travaille et fait travailler ses collaborateurs. Sa stratosphérique expérience lui permet de toujours détecter le mauvais grain qu’il n’hésite pas à sanctionner ou à l’extirper des rangs de la police. La dernière actualité avec le chef de la police de l’aéroport de Douala est suffisamment illustratif pour montrer avec quelle rigueur et quelle maturité le patriarche Martin Mbarga Nguélé dirige la police.

En effet, le commissaire divisionnaire de police Ahmadou Babanguida, chef de la police de l'aéroport de Douala, soupçonné d'être un membre d'un réseau de trafiquants de drogue a tout simplement été récemment mis aux arrêts. Si les soupçons qui pèsent sur lui se confirment, nul ne doute qu’il sera sévèrement sanctionné. Toutefois, le Dgsn sait également récompenser ceux qui se distinguent par la rigueur et l’abnégation dans le travail, le respect de la discipline, l’intégrité, l’obligation de réserve, le professionnalisme et le mérite. De plus, le patriarche sait offrir à ses collaborateurs un cadre de travail décent qui leur permet de libérer toutes leurs énergies. La construction des nouveaux hôtels de police à travers le triangle national en est une parfaite illustration. Le Cameroun peut donc aujourd’hui se targuer d’avoir une police réconciliée avec elle-même et, surtout avec les populations pour lesquelles elle est au service. La correspondance du Dgsn au Dg/Eneo s’inscrit essentiellement dans cette logique et est une autre illustration que les policiers actuels ne sont pas seulement soucieux des droits de l’Homme et des libertés individuelles, des contingences logistiques, mais ils s’impliquent également dans ce qui se passent dans l’environnement dans lequel ils évoluent et surtout ils sont de plus en plus soucieux du respect scrupuleux des lois en vigueur.

Source: La Nouvelle N° 683 du lundi 16 janvier 2023