Rigobert Song en Centrafrique : Pourquoi la nomination du sélectionneur divise le gouvernement et la fédération

Rigobert Song Signe Son Contrat Avec La Selection Centrafricaine.png Rigobert Song

Fri, 21 Mar 2025 Source: www.camerounweb.com

Le feuilleton autour de Rigobert Song et sa nomination à la tête des Fauves de Centrafrique prend une tournure politique inattendue. Alors que l’ancien sélectionneur du Cameroun avait été accueilli en grande pompe par le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra, la Fédération centrafricaine de football (FCF) refuse catégoriquement de valider ce recrutement. Ce bras de fer, qui oppose désormais le ministre des Sports Héritier Doneng au président de la FCF Célestin Yanindji, révèle des tensions au sein même du gouvernement.

Tout avait pourtant bien commencé. Rigobert Song, accompagné de Samuel Eto’o, avait été reçu à Bangui par le président Touadéra, avec séance photos à l’appui. Le contrat, négocié par Héritier Doneng en personne, semblait scellé. Mais la FCF, qui n’avait pas été consultée, a rapidement fait savoir qu’elle ne reconnaîtrait pas cette nomination. « Nous n’avons jamais eu connaissance d’un dossier relatif à Rigobert Song. Son nom ne figurait pas sur la liste des candidats présélectionnés lors de l’appel d’offres », confie une source au sein de la fédération.

Cette opposition a des ramifications politiques. Célestin Yanindji, ancien ministre des Finances et président de la FCF, bénéficie du soutien de plusieurs membres du gouvernement, qui désapprouvent la manière dont Héritier Doneng a mené cette affaire. « Plusieurs ministres estiment que Doneng a créé une controverse inutile en ignorant Yanindji, qui est pourtant chargé de la gestion du football national », explique une source proche de l’exécutif.

Le président Touadéra lui-même semble pris entre deux feux. Alors que son image a été utilisée pour officialiser la nomination de Song, une source proche du chef de l’État dénonce cette manœuvre : « L’image du président a été utilisée pour masquer le désordre. Il soutient Yanindji et ne permettra pas qu’il soit mis en difficulté. »

Pendant ce temps, Rigobert Song, bien que sous contrat pour deux ans avec un salaire mensuel supérieur à 4 millions de francs CFA, n’a toujours pas pris ses fonctions. Le staff choisi par Yanindji continue de diriger les Fauves, et le Camerounais risque même de ne jamais être payé, selon une source au Trésor public. La situation, déjà complexe, pourrait s’envenimer davantage avec la menace de sanctions de la FIFA, qui a demandé à la FCF de clarifier la situation dans les plus brefs délais.

Alors que le football centrafricain cherche à se relever, cette affaire met en lumière les luttes de pouvoir qui minent son développement. Rigobert Song, lui, reste dans l’expectative, pris en étau entre des ambitions politiques et des rivalités administratives.

Source: www.camerounweb.com