Route Kumba-Mamfé: 220 personnes prêtes au sacrifice

Route Kumba Mamfé Les travailleurs du tronçon routier Kumba-Mamfé sont depuis 10 jours en grève

Thu, 6 Jul 2017 Source: camer.be

La communauté internationale est actuellement prise à témoin face à une situation qui, si elle n’est résolue dans les heures avenirs, engendrera sans aucun doute des morts de trop dans un contexte où la zone anglophone reste jusqu’à présent « la frondeuse du régime ». Au centre du problème une grosse escroquerie et arnaque encadrée par l’autorité administrative de la région du Sud-Ouest, d’après nos sources.

D’après des témoignages et documents parvenus à notre attention, les travailleurs du tronçon routier Kumba-Mamfé ont entamé depuis 10 jours un large mouvement de grève devant le siège de l’entreprise adjudicataire du lot N°2 ( tronçon 3) de ce marché qui est long de 46,88 Km prenant en compte les villes de Nfaitock-Bachuo-Akagbe. Pour un délai de 36 mois, le chantier a connu des retards. Mais l’essentiel semble déjà fait car dans quelques mois, cette route risque d’être réceptionnée.

Aujourd’hui les travaux de construction à l’arrêt par un débrayage général des travailleurs de ce chantier remet au goût du jour la collaboration avec la Chine dans une coopération sans anicroche. Le pays du soleil levant et ses entreprises qui se sont, depuis plusieurs années, illustrées par le non respect de plusieurs normes du travail ratifiées par le Cameroun et d’application obligatoire est un caillou dans la chaussure du développement et de l’émergence. Accompagné dans leur sale besogne par une autorité administrative corrompue et pourrie, dans un environnement délétère aucun dossier n’a connu son apothéose au sommet de l’Etat à chaque fois que l’application des textes a été présentée par des travailleurs abusés.

De l’autoroute Yaoundé-Douala en passant par celui de Yaoundé-Nsimalen et maintenant Kumba-Mamfé, la galère des travailleurs camerounais n’aura-t-elle pas de fin ? L’on se souvient encore des batailles d’application des conventions collectives à Lom Pangar et à Memvele’e dans les projets structurants engagés par le gouvernement camerounais. A chaque étape, il aura fallu des sacrifices de licenciement de plusieurs travailleurs pour que les « rescapés » en bénéficient sans qu’aucune leçon et mesure ne soient prises pour obliger les nouvelles entreprises chinoises contractantes à s’arrimer à la nouvelle donne. Friands d’argent et à l’affût de la moindre corruption pour devoir préparer leur retraite, les représentants de plusieurs administrations n’arrivent même plus à démontrer leur objectivité dans le service public lorsqu’il y a conflit.

Une motivation fatale ?

D’après les témoignages et les rassemblements jusqu’ici effectués devant le siège de l’entreprise Jiangsu Provincial Transportation Engineering Group Co. Ltd à Kumba, de nombreuses lettres sont en ce moment adressées à plusieurs autorités administratives camerounaises et même au Premier Ministre, Chef du gouvernement, sur l’état de la situation. Pour les travailleurs du chantier réclamant leur remboursement, le sit-in déjà entamé et dans le strict respect d’une manifestation syndicale pourrait engendrer une récupération. Des exemples aussi légions qu’ils soient pourraient nous rappeler les « émeutes de Février 2008 » qui avaient débutées par un débrayage des taximen qui réclamaient au gouvernement sans être pris au sérieux la baisse immédiate du prix du litre de carburant à la pompe.

Ayant pendant des années prélevés la « Pension-Vieillesse » sur leurs payes mensuelles, ils réclament d’abord leur remboursement avant toute autre chose. L’entreprise chinois accusé au premier chef d’escroquerie aggravée ayant pendant 3 ans de travaux prélevée mensuellement des sommes sur tous les bulletins de paye des travailleurs sans reverser à la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS) pour la continuité du service public et le bonheur des travailleurs si ceux-ci atteignaient l’âge de la retraite.

Hélas ! par des subterfuges et copinage incestueuse avec l’administration de la région, les employés après des plaintes auparavant seront rassurés du rétablissement de l’ordre dans cet imbroglio. Plusieurs mois sont passés et rien jusqu’ici n’a été fait. Aucun sous remboursés et aucun Numéro de CNPS reconnu au niveau de la Direction Générale de la CNPS à Yaoundé. Où est passé cet argent ? Affaire à suivre.

Source: camer.be