Routes dégradées : Le secteur du transport au bord de l'asphyxie financière

Mauvaise Route 2 Image illustrative

Thu, 18 Sep 2025 Source: www.camerounweb.com

Selon des révélations exclusives de Jeune Afrique, l'état catastrophique du réseau routier camerounais pousse le secteur du transport vers une crise financière sans précédent. Les chiffres dévoilés par le magazine panafricain mettent en lumière une réalité alarmante : les entreprises de transport accumulent les dettes et peinent à honorer leurs engagements.

Dans une enquête approfondie, Jeune Afrique révèle que la dégradation des infrastructures routières a bouleversé l'économie interne des compagnies de transport. "Depuis près d'un an, les salaires tombent autour du 15 ou du 20 du mois, alors que le 5 était la norme", confie à Jeune Afrique un responsable d'agence de voyages, illustrant l'ampleur de la crise financière qui frappe le secteur.

Cette situation découle directement de l'explosion des coûts d'entretien des véhicules. Selon les informations exclusives recueillies par Jeune Afrique, les dépenses liées aux réparations sont devenues la priorité absolue des transporteurs, reléguant au second plan le versement des salaires dans les délais habituels.

Jeune Afrique dévoile des chiffres particulièrement éloquents sur l'impact financier des routes défaillantes. Un transporteur interrogé par le magazine révèle avoir dépensé "200 000 FCFA depuis le début du mois pour sortir quatre de nos bus des trous dans lesquels ils sont tombés". Cette somme, multipliée par l'ensemble des opérateurs du secteur, représente des millions de francs CFA de pertes mensuelles.

La situation s'aggrave particulièrement durant la saison des pluies, comme le rapporte Jeune Afrique. Les inondations qui frappent notamment Douala privent les chauffeurs de leurs repères habituels, les rendant incapables d'éviter les nombreux nids-de-poule qui parsèment les artères de la capitale économique.

Un secteur de 200 milliards de FCFA en détresse

Selon l'enquête exclusive de Jeune Afrique, le Groupement des transporteurs terrestres du Cameroun (GTTC), qui pèse environ 200 milliards de FCFA et regroupe plus de 4 500 membres, traverse sa plus grave crise depuis des années. Le magazine révèle que cette crise s'ajoute aux difficultés déjà causées par "la double hausse des prix des carburants qui a conduit une bonne partie des transporteurs routiers à fermer boutique".

Les révélations de Jeune Afrique montrent que cette situation pousse les transporteurs vers des pratiques désespérées. "Vous ne trouverez aucun transporteur qui n'ait pas de traites bancaires impayées", confie à Jeune Afrique Ibrahima Yaya, président du GTTC, dressant un tableau particulièrement sombre de la santé financière du secteur.

Cette révélation de Jeune Afrique illustre parfaitement le cercle vicieux dans lequel s'enfonce le secteur : moins de courses disponibles signifie moins de revenus, tandis que les coûts d'entretien continuent d'exploser, créant une spirale déflationniste qui menace la survie de nombreuses entreprises de transport au Cameroun.

Source: www.camerounweb.com