Les choses ne vont pas bien entre Georges Dougueli et Patrice Nganang. Dan sun post sur sa page facebook, l'écrivain expulsé du Cameroun parle d'un sabotage de la part de son compatriote. Suite à sa publication qui a heurté la sensibilité de Georges, sa réponse ne s'est pas fait attendre.
Il y a deux jours, Patrice Nganang écrivait ceci sur sa page facebook :
" Mon titre a été changé dans JA qui a choisi un titre neutre - 'carnet de route.' Il demeure. Le reportage de TV5 et mon article montrent clairement la différence de perspective et de méthode de travail entre un journaliste et un écrivain. Cette différence, c'est elle qui fait du journaliste le coursier de l'écrivain, et de l'écrivain le concierge de la republique.
Pour le journaliste, les Anglophones sont des objets d'observation professionnelle, et pour moi ils sont des sujets avec qui j'ai vécu un moment. Pour lui ils sont des animaux, et pour moi ils sont mes frères et soeurs. Mon modele lors de ce voyage c'était l'écrivain Naipaul, car le journaliste est un sprinteur, et l'écrivain un marathonien. Je me demande toujours pourquoi Georges Dougueli a choisi de publier cet article alors que j'étais encore immerse au Cameroun, moi qui ai fait seul littéralement, ou alors avec un seul guide, en voiture, en bend skin et a pieds, ce chemin que Fandio choisit de faire en avion, 'embedded' avec l'armee. Il était paye. Je payais moi-même mon voyage. JA ne m'a pas paye pour mon article, ne m'a jamais paye. Je découvrirai dans un article de La Nouvelle Expression, que George avait décidé avant de me censurer dans JA, a cause de mes critiques de Mbembe."
La première réponse de Georges Dougueli :
Se taire ou te répondre est toujours un risque. Risque, si on se tait, de laisser dire et faire croire toutes sortes de contre-vérités. D'autre part risque d’engager une querelle chronophage d’un intérêt mineur au regard des enjeux de l’heure.
Je laisserai Patrick Fandio répondre s’il le souhaite à ton allégation diffamatoire à son encontre, jusqu’à ce que tu prouves qu’il a été payé par je ne sais qui. En passant, tu ne t’honores pas à essayer de salir ce journaliste au professionnalisme reconnu.
D’autre part, je ne t’ai jamais commandé le moindre article. Tu me l’as spontanément fait parvenir par Messenger. Il n’y avait pas, il n’y a jamais eu, en amont, un contrat de pige. Tu n’étais pas en mission pour JA. Mais si tu souhaites être payé, il n’est pas tard. Par ailleurs, quand je reçois un article, je considère que son auteur souhaite qu’il soit publié aussi vite que possible. Je n’ai pas à me demander où se trouve son auteur et quand est-ce que ce dernier a quitté je ne sais quel endroit. Jeune Afrique est aujourd’hui un groupe multimédia disposant d’une rédaction Web. Elle a vocation à mettre en ligne des articles qui ne seront pas sur le print.
En outre, une rédaction ne censure pas. Elle choisit de publier ou non un article en fonction de sa pertinence et en cohérence avec sa ligne éditoriale. Il n’est que normal d’écarter la production d’un contributeur qui en insulte un autre en prétendant a posteriori qu'il s'agissait d'une « critique » alors que c' était, ça n'a jamais été qu'un inintéressant règlement de compte entre universitaires.
Tu te plaints de ce qu’on a changé ton titre. C’est bien la preuve qu’un écrivain n’est pas un journaliste.
Ces précisions faites, parlons de la gestion qui a été faite de ton affaire. Quand on a annoncé ta « disparition", je me suis senti la responsabilité de tout faire pour que tout cela soit tiré au clair au plus vite. J’ai appelé Boris Bertold après avoir lu son texte. Ensuite j'ai joins ton épouse au Zimbabwe pour me faire confirmer que tu n’avais pas débarqué du vol Kenya Airways à l’arrivée à Harare. Cela fait, je l’ai prévenue de l’appel de RFI, que j’ai mobilisé à travers un confrère bien connu, qui travaille à la radio et aussi avec Jeune Afrique. On connaît la suite. Surtout, ne nous remercie pas. C’était un devoir.
Maintenant, tu peux m’attribuer un rôle dans ton arrestation. Je n'y suis pour rien. En revanche, sur ta libération, je n'attends rien de toi.