Pendant deux jours, le ministre de l’Administration territoriale a présidé des réunions stratégiques avec les autorités administratives, les chefs traditionnels du Ngondo et les moto-taximen de la ville.
Arrivé à Douala en fin de journée le lundi 08 avril 2018, le ministre de l’Administration territoriale (MINAT), Paul Atanga Nji a aussitôt entamé sa visite de travail par une séance de travail à huis clos avec les autorités administratives de la ville, dans les services du gouverneur de la région du Littoral. Pendant son séjour de 48 heures dans la capitale économique, il a mené une série de consultations stratégiques portant sur les échéances électorales à venir (présidentielle, législatives, municipales) qui seront organisées au Cameroun cette année 2018.
Compte tenu de la grande mobilisation et de l’effervescence, voire même les tensions que pourront charrier ces joutes électorales, alors même que le Cameroun connaît depuis plus de trois ans une menace sécuritaire qui ne cesse de s’enliser dans les régions de l’Extrême-nord, les régions anglophones du Sud-ouest et Nord-ouest et de moins en moins dans la région frontalière de l’Est, il y a une urgence à éviter une éventuelle irrigation dans les villes et régions non encore concernées.
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C’est pour prévenir et anticiper sur des mesures visant à contrecarrer les potentiels architectes de la destruction de la sacro-sainte unité nationale du Cameroun que le MINAT a pris depuis sa nomination le bâton de pèlerin qui l’a conduit après Bamenda, Bafoussam et Buea, dans la ville de Douala. Il en a profité pour mener une série de réunions.
Tout d’abord avec les autorités administratives, il a donné des instructions fermes sur l’étroite collaboration qu’il attend d’eux, mais aussi sur la priorisation des missions qui leurs sont assignées. Avec en prime de veiller et anticiper plus que jamais sur la situation sécuritaire dans les différentes unités administratives. Notamment en répertoriant toutes les poches de menace de trouble à l’ordre public, les mettre sous surveillance permanente avec la collaboration étroite des forces de maintien de l’ordre et surtout approfondir le renseignement.
Trois mois pour se mettre en règle On se rappelle qu’il a instruit au lendemain de sa prise de fonction aux gouverneurs, préfets et sous-préfets, de lui adresser trois bulletins de renseignements par jour. Mais aussi qu’il venait de prendre une décision pour limiter la prolifération des armes à feu dans six régions du Cameroun.
«Il était important de faire l’évaluation de la situation sécuritaire, dans la ville de Douala et surtout voir l’appréciation des dernières mesures sécuritaires prises», confie Atanga Nji. Surtout que la fermeture des trois armureries, effectuée au lendemain de cette décision dans la ville de Douala, a été diversement appréciée. Entre les propriétaires et employés qui se plaignent d’être réduits au chômage et les populations qui y voient un moyen de limiter la prolifération des armes.
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C’est dans cette perspective qu’il a rencontré les responsables des organisations des moto taximen dont on sait le comportement d’incivisme notoire, d’indisciplinés et de menace permanente à l’ordre public que représentent leurs membres. Après des échanges constructifs, il a été décidé de remettre les moto-taximen dans l’ordre de marche d’un comportement civique et citoyen. Il a été décidé l’application des textes en vigueur qui encadrent cette activité.
Notamment leur identification dans les six communes d’arrondissement de la ville de Douala, le port obligatoire d’une chasuble identique et numérotée, ainsi que la numérotation et la coloration des motos en une couleur unique.
Mais aussi, il a été décidé la signature d’une lettre d’engagement dans laquelle, il décline tout engagement de se mêler ou de servir de bras séculier à toute entreprise visant à menacer l’ordre public. De même qu’à faire preuve d’un comportement exemplaire sur la route où ils brillent par des comportements d’incivisme notoire.
Le Minat, Paul Atanga Nji de manière paternaliste mais avec fermeté a donné trois mois aux moto-taximen pour se mettre en règle. Soit quasiment jusqu’à la veille d’une potentielle convocation du corps électoral.
Cette réunion a permis aussi de stigmatiser les maux qui minent cette activité. L’exercice de cette activité par des étrangers qui viennent des désertions des milices armées dans les pays voisins et qui roulent avec des armes blanches sous les mentaux afin de perpétrer des agressions.
Le préfet du Wouri, Joseph Bertrand Mache Njouonwe a mis en garde les marginaux : « Ceux qui vont se conformer vont rouler librement et ceux qui vont se mettre en marge rencontreront de l’adversité ».
Est-ce que cette fois sera finalement la bonne ? Lorsqu’on sait que depuis les directives du Premier ministre de 2009 visant à organiser cette corporation, des dizaines d’initiatives ont lamentablement échouées.