Sérail : Ferdinand Ngoh Ngoh fait une grosse apparition dans la presse

Ngoh Ngoh est donc la parfaite illustration d'une fabrication de Paul Biya.

Fri, 7 Jul 2023 Source: Le Jour

Arrivé au sommet de la chaine administrative du palais de l’Unité dans un relatif anonymat, le ministre d’Etat, Secrétaire général de la présidence de la République a réussi à déjouer les pronostics de ceux qui ne voyaient en lui, qu’un « Sgpr de transition ». Car en effet, celui pour qui le président Paul Biya avait pris au dépourvu les érudits des sciences politiques, cumule aujourd’hui 13 années sans discontinuer à ce poste de responsabilité névralgique, auréolé d’une élévation au rang de ministre d’Etat en 2018. Et pourtant, rien ne prédisait ce natif de Minta dans la Haute Sanaga région du Centre, à un si singulier destin.

À sa nomination le 9 décembre 2011, « L’homme à la punk » (du nom de son emblématique coupe de cheveux) n’est sans doute pas le plus capé de l’agora politique de Yaoundé. Les rédactions les plus sérieuses ne retiennent alors de lui, qu’une licence en droit public obtenue à l'Université de Yaoundé en 1978, puis un diplôme d'Etudes supérieures spécialisées (Dess) en administration publique, brigué à l'École Nationale d'Administration et de Magistrature (Enam) en 1981 et un passage à l’Institut de Relations internationales du Cameroun (Iric). On était bien loin de l'aura de Marafa Hamidou Yaya, Titus Edzoa, Joseph Owona et bien d'autres devanciers. Ngoh Ngoh est donc la parfaite illustration d'une fabrication de Paul Biya. Avant son arrivée au palais de l’Unité, son curriculum vitae n’affichait sur le plan administratif, qu’un poste de premier conseiller à la mission permanente du Cameroun auprès des Nations unies entre 2002 et 2006 et des fonctions de Secrétaire général du ministère des Relations extérieures de 2010 à 2011.

Très vite, le successeur de Laurent Esso va prendre toute la mesure de ses responsabilités, un peu trop, au goût des caciques du régime de Yaoundé. Sur hautes instructions Si la Coordination de l’action des administrations rattachées à la présidence de la République et le suivi de l’exécution des directives édictées par le Chef de l’Etat relèvent du portefeuille du Sgpr, la méthode Ngoh Ngoh est loin de faire l’unanimité. C’est un secret de polichinelle, ses « collègues » du gouvernement, reprochent à l’homme à la punk ses velléités hégémonistes, lui attribuant l’ambition de mettre toutes les instances de prises de décision de la République sous sa coupole. C’est par exemple lui en qualité de Sgprqui avait signé en 2021 « sur Très hautes instructions du Président de la République » la correspondance adressée au Premier ministre Chef du Gouvernement lui retirant la coordination de la riposte nationale anticovid 19 au profit d’une « Task force » pilotée depuis le palais de l’Unité. Autre bruyante casserole attribuée au Sgpr dans l'opinion publique c'est la gestion opaque et calamiteuse, des fonds liés à l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations Total Energies Cameroon 2021, notamment ceux du chantier de construction du complexe sportif Paul Biya d’Olembe.

L’utilisation, un brin abusive, de la délégation de signature consacrée par la formule « sur très hautes instruction du chef de l’Etat » , ont fait du ministre d’Etat Secrétaire Général de la présidence de la République, le « vice dieu » Tout en confiance Contre toute attente, Ferdinand Ngoh Ngoh bénéficie toujours de toute la confiance du président Biya. Le sphinx Paul Biya avare d'appropriation ou de réprobation publique a toute de même conforté son Sgpr au cours d' un aparté public assez singulier par la posture de Ferdinand Ngoh Ngohau cours de la cérémonie de présentation des vœux des corps constitués de l’Etat au président de la République. On le disait au bord de la rupture que nom. L'affaire Savannah qui a brouillé les rapports entre le Cameroun et le Tchad est venue le remettre en selle. Envoyé spécial du président Biya au Tchad et cahin-caha, l'homme à la punk continue d'exister.

Pour certains observateurs avertis de la scène publique camerounaise, le ministre d’Etat Secrétaire Général de la présidence de la République Ferdinand Ngoh Ngoh, est aujourd’hui le bras séculier du Chef de l’Etat, dont l’unique mission est d’épouser et matérialiser la vision de celui qui a vu en lui un homme d’action froid. Par contre d'autres estiment qu'à force de chercher le soleil il va sans aucun doute se brûler les ailes comme Icare et la chute sera brutale.

Source: Le Jour