Dans une tribune parvenue à la rédaction de Camerounweb, le Directeur adjoint du Cabinet civil de la Présidence de la République, le ministre Oswald Baboke part en guerre contre certains faits au Cameroun dont les lanceurs d'alertes.
Le ministre dénonce ces pseudo journalistes qui sont à la solde de personnes hauts placés qui cherchent à nuire à la stabilité du pays. Camerounweb vous propose l'intégralité de sa tribune.
« Les grands boulevards de la diffamation et de la médisance automatique sont habités, pour certains, par des pseudos lanceurs d’alertes payés pour salir les adversaires, dans l’intention inavouée de briser des carrières, et pour éliminer toutes les barrières humaines qui se dressent comme des digues ambulantes devant les marionnettistes aux abois.
Ainsi, plusieurs millions d’euros et de Fcfa qui auraient pu servir à construire des industries locales, des écoles, des routes, voire des hôpitaux, ces pactoles servent à alimenter les pseudos lanceurs d’alertes, qui, bien évidemment «mangent» à plusieurs râteliers.
La technique des rapaces et maîtres- chanteurs est bien connue. Le lanceur d’alerte reçoit des documents et des détails chiffrés dans une fausse boite mail ou un faux compte créé quelque part, en même temps que les virements y afférents, qui transitent sur trois pseudos adresses. Puis, en bon rapace, le même lanceur d’alertes saisit la personne visée pour négocier un montant de «retour à l’expéditeur, Ttc…».
Riche des deux virements, le pseudo lanceur d’alertes relance le plus offrant, et s’enrichit triplement… Ainsi de suite, parfois le contact local au Cameroun reçoit les faux articles et l’argent.. L’engrenage des cartels maffieux ne prend jamais fin. Surtout pas en ce moment devant l’impatience impertinente d’un remaniement ministériel, cent fois annoncé, et cent fois ajourné…
En attendant que les commanditaires soient assurés de leur maintien aux postes ou de leur promotion, les pseudos lanceurs d’alertes s’engraissent Il ne se passe pas une journée sans que des fausses informations alimentent les réseaux sociaux. Attention à l’effet boomerang.Va-t-on laisser des morveux prendre tout un pays en otage ? Le pays ne vit qu’au rythme des publications mensongères des rapaces et chasseurs de primes. Et pan ! Ils tirent sur tout le monde.
Il suffit d’entrer en politique pour être une proie. Ici comme ailleurs, le mérite se doit davantage à la lâcheté des calomnies gratuites des flingueurs plutôt qu’à la compétence intrinsèque des acteurs: «Une anthologie des cruautés politiques, c’est l’occasion de mesurer combien l’idéologie, la dialectique, les grands débats de société ont aujourd’hui laissé le plus souvent la place à l’invective, à la formule toute faite et soigneusement préparée, au jeu des petites phrases. Les Flingueurs, c’est, au choix, la comédie ou la tragédie du pouvoir.»
L’arène politique s’appuie sur une société d’intrigue où l’inculpation, la calomnie et la diffamation ignominieuse sont érigées en sport favori des flingueurs. Il s’agit d’une arène d’invectives et de médisances, où, hélas, la rumeur prend le pas sur la vérité. Tandis que l’illogisme infamant l’emporte sur la vertu du vrai. Duhamel et Santamaria tiennent le mérite d’avoir éventré les combines et les complots qui se trament dans toutes les Nations.
La réalité est perspicace. La sphère politique est comparable à un ring de diabolisation et d’instrumentalisation. L’espace politique cesse d’être l’agora des performances et des compétences, pour devenir un panier à crabes où on dit tout sur tout le monde. Autrement dit, une arène vénale, vandale et banale où on ment sur tout, où on ment sur tous. On dénigre tout le monde, sans distinction de chapelles politiques. Sans distinction de rang ni de sang. À la trappe !
«A partir de portraits, de mises en perspective et de mots clé (Mensonge, Haine, Bashing, Littérature politique, Face à face, Religion…), on [voit] aussi comment la férocité envahit le débat politique. On revivra les duels, contemporains ou plus anciens, marqués parla violence verbale et psychologique»
Bien souvent, dans ce jeu de diffamations tous azimuts, la presse se presse de se positionner en arrière-cour, au fond d’un décor de cannibalisme où les ténors et les tenants du pouvoir s’étripent, se martyrisent, se flagellent et se dynamitent sans élégance ni bienséance. C’est pour indexer les péripéties de ce monde immonde, bestial et brut que les auteurs des Flingueurs ont choisi comme sous- titre instructif, l’«Anthologie des cruautés politiques».
Le mal de la diffamation est là. Il est total. Il est cynique, inique et universel. À l’instar d’une métastase que véhicu le la gangrène maline, le mal d u persiflage est chez nous, au Cameroun, au nom du fric, et du vrac, souvent pour un rien, on flingue tout le monde,sans pitié ni piété.L’écume du mensonge et de la médisance souffle partout Personne n’est à l’abri, tout le monde est dans le viseur des hackers. Les valeurs de l’honneur si chères au classicisme sont en berne.
Les radiotrottoirs ont le vent en poupe. « La vérité ne vient [plus seulement] d’en haut, et la rumeur d’en bas » comme disait le Président Paul Biya, lui-même, placé, malgré lui, à son corps défendant au centre de moult mensonges, la rumeur trouve ses repères dans les milieux de jactance. Quand les mégots de ragots et le magot font bon ménage.
Désormais les potins des malins n’épargnent plus personne ; ni le sacré, ni le profane. La famille présidentielle n’est-elle pas traînée dans la gadoue de la calomnie ? L’entourage présidentiel n’en est pas épargné. Le contexte s’y prête, peut-être. Le Président de la République, son épouse que l’on connaît serviable et altruiste, ne sont guère ménagés par les boulets incandescents des tontons flingueurs.
Le mélange trivial de genres aboutit à une confusion de rôles frisant l’anarchie. Le drame est d’enterrer le Renouveau vivant… La campagne d’outrage orchestrée par les pourfendeurs trouve justification dans la chronique d’un règne plus viable que jamais que l’on croyait à la dérive…
Dîtes, qui lynchons-nous ce soir?
La fin justifie-t-elle les moyens ? La nuit des longs couteaux s’inaugure-t- elle par le clabaudage et le chantage ? Décidément, les «on dit» ont la cote. À chacun son déballage sans ambages. Dans une sorte de cartels organisés, on choisit la proie à diffamer parmi ceux qui bénéficient des grâces du Prince, on la dégonfle. Et pan ! On tire ! Le milieu est loin d’être dératisé. Les jours qui viennent vont amplifier l’impatience des flingueurs. Les duels ont déjà commencé. Le rouleau compresseur de la médisance est d’ores et déjà en branle. C’est une question de temps.
«La trahison est une question de date», disait Talleyrand. Tout le monde peut y passer. Pourquoi flingue-t-on l’autre ? Désir de vengeance, ou simple méchanceté ? Le mérite intrinsèque est à la dérive. N’y survivront que ceux qui savent lyncher. Non ! Élevons le débat. Notre beau pays a encore de belles vertus à préserver. Certes, l’Anthologie des cruautés politiques se généralise. Mais l’anthologie ne saurait s’ériger en pathologie. Sachons raison garder » écrit Oswald Baboké, Ministre plénipotentiaire.