Sérail : avec 'les hautes instructions', un puissant du régime se prépare à succéder à Biya

« Sur hautes instructions du chef de l’Etat »

Fri, 10 Jun 2022 Source: www.camerounweb.com

• « Sur hautes instructions du chef de l’Etat »

• C’est une formule qui est souvent entendue par les Camerounais

• Mathias Eric Owona Nguini se penche sur la question



Depuis que le président camerounais Paul Biya est de moins en moins présent sur la scène politique nationale à cause de son état de santé dégradant, les citoyens entendent régulièrement « Sur hautes instructions du chef de l’Etat » quand un ministre ou un proche du chef de l’Etat veut passer à un quelconque acte. Pour l’universitaire Mathias Eric Owona Nguini, le but de cette manœuvre est de « pousser le président vers la retraite ».

Le politologue Mathias Eric Owona Nguini a décrypté l’actualité vendredi le 10 juin 2022. Il a abordé l’affaire liée aux « hautes instructions » du président de la République.

Ne nous y trompons pas, les surenchères sur les hautes instructions présidentielles visent prioritairement à faire d’une pierre deux coups : construire le mythe d’un président au bout de son parcours (en fin « de règne ») et le fantasme d’un secrétaire général de la présidence (Ferdinand Ngoh Ngoh) posé en intérimaire de fait.

La première série de raisons est de pousser le président vers la retraite pour ouvrir les jeux de la succession et/ou de l’alternance à la présidence. La deuxième série de raisons est de pousser le président à faire un turn-over gouvernemental, de manière à libérer la position de secrétaire général car la longévité du titulaire actuel paraît à ses rivaux de la majorité gouvernante ou même de l’opposition comme une pôle-position dans la course post-successorale au leadership étatique.

On balance entre souci républicain / souci citoyen, surenchère démagogique / surenchère manipulatrice et intrigue de cabinet / intrigue d’appareil, tout ceci sur fond de spectacularisation et de spécularisation médiatiques…


De mémoire, cette histoire de « Sur hautes instructions du chef de l’Etat » a déjà créé une confusion entre le secrétaire général de la présidence de la République (SGPR) Ferdinand Ngoh Ngoh et le cabinet Atoa dans l’affaire du port autonome de Douala.

Source: www.camerounweb.com