Pour de nombreux militants du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), les propos tenus par le Sénateur Badel Ndanga Ndinga le 16 mars 2018 ont eu un air d’intimidation.
Car comme le rapporte le quotidien Mutations du 21 mars 2018, bon nombre de conseillers municipaux du parti au pouvoir s’interrogent sur le sens de l’interdiction qui leur a été faite. Les grands électeurs ne doivent pas recevoir les candidats de l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP), en lice pour les élections sénatoriales qui vont se dérouler le 25 mars prochain.
«Comment peut-on nous demander de ne pas recevoir les candidats de l’UNDP, alors que la liste de ceux-ci a été validée par ELECAM», s’interroge dans les colonnes du quotidien un groupe de conseillers municipaux, rencontré par notre confrère lundi dernier, à Bertoua dans la Région de l’Est. «Même si tous les conseillers municipaux sont du RDPC, il s’agit là d’une intimidation à droit de vote et une entorse à la démocratie parce que nous sommes souverains», poursuit l’un des conseillers susmentionnés.
L’autre point qui ne réjouit pas les conseillers municipaux du RDPC à l’Est, c'est le refus des candidats de leur formation politique de dresser le bilan de leurs actions au cours de la mandature qui s’achève.
Mutations rapporte qu’à Garoua Boulaï le 18 mars 2018, Pierre Kombo Gbéri le vice-président de l’Assemblée nationale a rabroué en pleine rencontre le chef du village Mombal. Car celui-ci avait osé demander aux candidats sortants de dresser leurs bilans. «Nous ne sommes pas ici devant la barre pour que de telles questions soient posées», a répondu Pierre Kombo Gbéri.
Pour les conseillers municipaux cette attitude des candidats de leur parti démontre qu’ils ont tout simplement peur d’un probable vote sanction. Partant du fait que leur absence constatée sur le terrain et les plateformes consacrées à la décentralisation n’a pas été d’un grand apport pour le développement de la Région de l’Est.