Sénatoriales 2018: la bataille des investitures

2491 Senat Cameroun 2013 Ct 5 Ns 500 A 48 heures de la clôture du dépôt des listes à Elecam, les partis politiques s’affairent

Tue, 20 Feb 2018 Source: cameroon-tribune.cm

A 48 heures de la clôture du dépôt des listes à Elecam, les partis politiques s’affairent à boucler les candidatures.

Direction générale des Elections au quartier Bastos hier en fin de matinée. C’est le calme plat. Les principaux responsables de l’organisme chargé du processus électoral et référendaire, et dont des élections sénatoriales prévues le 25 mars prochain, sont en réunion sous la direction du directeur général des Elections, Abdoulaye Babalé.

« Il n’y a encore rien à signaler ici concernant le dépôt des dossiers de candidatures. Les partis politiques vont certainement attendre le dernier jour, (jeudi 22 février 2018, Ndlr) pour déposer leurs listes de candidatures », nous affirme sous anonymat l’un des cadres rencontrés alors qu’il reprend la direction de la salle des réunions. Un calme à Elecam qui laisse donc supposer que la principale activité en ce moment se déroule au sein des états-majors des partis politiques.

RDPC : en attendant la sanction du président national

Au siège du Comité central du RDPC en face du lac municipal de Yaoundé, le parking est inhabituellement plein pour ceux qui sont habitués des lieux. Dans l’espace donnant accès aux services du Secrétaire général et de ses collaborateurs, il faut montrer patte blanche pour être admis. Dans une salle de réunion au rezde- chaussée, on peut observer des équipes s’affairant autour d’importantes piles de dossiers.

L’un des proches collaborateurs du Secrétaire général, Jean Nkuete, que nous rencontrons précise d’emblée que toutes les commissions régionales de réception, d’analyse et d’évaluation ont déjà acheminé les listes de candidatures. Toutes se sont conformées à la prescription du président national concernant le nombre de listes à transmettre au Comité central : deux classées par ordre de préférence et toutes les autres listes reçues.

Une seule exception, c’est la région du Sud où une seule liste, conduite par le sénateur sortant, Raymond Lippert Mbita Mvaebeme remplissait les critères requis, alors que les deux autres étaient incomplètes. Il faut néanmoins souligner que la tâche ne s’annonce pas aisée dans la mise sur pied des listes définitives, même si les responsables du parti indiquent ne pas être à la première expérience en la matière.

C’est ainsi qu’il faudra sans doute départager les deux listes de la région du Centre conduites respectivement par Sylvestre Naah Ondoua, sénateur sortant et son ex-colistière et suppléante Salomé Ntsogo. L’un des cas, parmi les plus poignants sera certainement le Littoral avec deux listes principales et une troisième.

La particularité ici, selon des sources concordantes, deux membres du Bureau politiques du parti, Thomas Tobbo Eyoum et Geneviève Tjouès, sénateurs sortants, ont décidé de faire équipe à part et de s’affronter. Dans le Nord-Ouest, les deux principales listes voient s’opposer l’ancien Premier ministre et vice-président du Sénat, Simon Achidi Achu à l’ancien ministre des Transports, John Begheni Ndeh. A l’Ouest, les deux têtes de listes sont issues des milieux d’affaires. Il s’agit de Françoise Puene qui a choisi de conduire une liste, opposée à celle de Sylvestre Ngouchinghe.

L’Extrême- Nord présente pas moins de cinq listes, dont celle constituée des sénateurs sortants et qui a pour tête de file, Abba Boukar, maire de la Commune de Mora qui, comme on le sait, avait déjà conduit son parti à la victoire à cette élection, avant de céder son fauteuil à son suppléant, préférant rester à la tête de la mairie. Au moment de notre passage au siège de cette formation, les conseillers auprès du Secrétaire général s’employaient à éplucher les dossiers de candidatures qui leur étaient acheminés.

« Nous voulons éviter les surprises désagréables de 2013 où une liste a été rejetée par Elecam pour la simple raison que le signataire de l’une des pièces d’un candidat n’était pas la personne indiquée », précise notre source. Par ailleurs, il faut s’assurer que les différents dossiers respectent les prescriptions légales en vigueur et celles concernant les textes de base du parti.

« Nous allons ensuite transmettre les différents dossiers au président national qui aura le dernier mot sur le choix des personnes devant compétir pour le compte du RDPC », souligne notre interlocuteur qui tient quand même à faire savoir que le parti sera prêt « pour le dépôt de ses listes de candidatures à Elecam le 22 février 2018 avant minuit ». Sur les critères de sélection définitive, motus et bouche cousue.

UPC : la caution, l’obstacle à surmonter

Du côté de l’Union des populations du Cameroun (UPC) où le premier critère de sélection des candidats est leur capacité à payer la caution d’un million de francs exigée par la loi, le secrétaire général, Pierre Baleguel Nkot précise que c’est au parti qu’il reviendra de constituer ses listes de candidatures. Principales régions ciblées, le Centre et le Littoral où le parti compte des conseillers municipaux. Toutefois, l’on n’exclut pas de présenter des candidats dans d’autres régions.

SDF : la Commission d’investiture a le dernier mot S’agissant du Social democratic front (SDF), le parti qui est par ailleurs en pleine préparation de sa Convention nationale qui débutera ce même 22 février 2018, les choses sont tout aussi différentes : « Là où nous avons plus d’une liste, comme cela est arrivé dans le Nord-Ouest, le Sud-Ouest et l’Ouest avec ici, l’équipe sortante qui avait pour chef de file Paul Tchatchouang, la commission d’investiture devra procéder à la sélection des candidats parmi les plus méritants pour arrêter les listes finales par région », souligne Béatrice Anembom Monju, secrétaire nationale à la Communication.

UNDP : le Bureau politique doit trancher

Jusqu’à hier soir, Maïgari Bello Bouba, le président national de l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP) et ses camarades du Bureau politique de cette formation planchaient encore sur les investitures des candidats au scrutin du 25 mars prochain.

L’UNDP qui compte un sénateur nommé dans le cadre de la mandature en cours, entend néanmoins aligner des candidats sur le terrain, notamment pour concurrencer le RDPC dans certaines régions.

Source: cameroon-tribune.cm