Dimanche matin à Douala, quartier Grand Moulin. Une escouade de policiers débarque avec la fermeté d’un maître d’école en plein contrôle surprise. À sa tête, un commissaire, talkie-walkie vissé à l’oreille, recevant religieusement les consignes du délégué régional de la sûreté nationale : "Messieurs, rien à voir ici, Maurice Kamto n’a rien prévu à Grand Moulin !"
Voilà donc un meeting politique qui se volatilise plus vite qu’un billet oublié sur un comptoir de bar. Ordre est donné aux militants de déguerpir et, pour ceux qui souhaitent toujours voir leur leader, "retrouvez-le à son hôtel"—un véritable jeu de piste improvisé.
Mais la pirouette était trop grossière. Maurice Kamto, lui, est bel et bien à Douala depuis la veille. Il attend patiemment le feu vert de son équipe pour rejoindre le siège de son parti, situé à quelques kilomètres de là. Sauf qu’un autre scénario se joue en coulisses : sa résidence est encerclée.
Une équipe du Groupement Mobile d’Intervention et une cohorte de gendarmes montent la garde avec un sérieux à faire trembler un braqueur de banque. Passage interdit aux étrangers, seuls les riverains peuvent circuler… Mais surtout, une chose intrigue : qui surveille qui ?
Pendant ce temps, le siège du parti est transformé en zone sous haute tension. Les militants, arrivant à pied en masse, se font refouler avec la délicatesse d’un videur de boîte de nuit. On murmure que le préfet a tranché une bonne fois pour toutes : les réunions politiques ne sont plus simplement encadrées, elles sont effacées de l’agenda public.
Ainsi se referme cette page d’actualités où les agendas politiques s’évaporent, les militants jouent aux explorateurs et les forces de l’ordre deviennent des metteurs en scène improvisés. Fin de l’épisode, mais le feuilleton continue.