L’ancien ministre d’Etat de Paul Biya décède à 87 ans, alors que certains thaumaturges lui prédisaient encore un avenir radieux dans le système gouvernant.
Décédé ce week-end à Douala des suites de longue maladie, François Xavier Ngoubeyou est parti, malgré son âge avancé, dans une sorte d’aventure inachevée. Lorsqu’il est nommé ministre d’Etat en charge des Relations extérieures le 27 avril 2001, le microcosme politique camerounais a affaire à un quasi-inconnu. Après seize années consécutives de séjour en Suisse, où semble-t-il, ses fonctions d’ambassadeur étaient très appréciées du président de la République, qui y séjourne alors régulièrement, son passé d’ancien ministre sous Ahidjo était ignoré de beaucoup. Le jeune reporter que nous étions à l’époque se souvient de la forte polémique qui avait entouré ce « retour au bercail ».
En effet, avant qu’il n’organise un meeting de remerciements très couru à Bafang, pour remercier Paul Biya pour la nomination d’un fils du Haut Nkam (Baboutcheu Ngaleu précisément) à cette importante fonction, on lui prêtait une parenté dans le Ndé ou juste à côté, dans les villages de Batoufam, Bandrefam ou Bangang Fokam, sans doute en raison de la consonance de son nom. Il sort du gouvernement le 7 décembre 2004. Passage à vide. Néanmoins accepté dans l’élite politique de l’Ouest, il manquera la première occasion de devenir sénateur, en 2013, lorsque la liste dont il était la tête fut disqualifiée et que la hiérarchie du Rdpc obligea les cadres du parti à faire campagne pour la rivale Sdf, contre l’Udc.
C’est depuis cette époque que se susurre l’histoire de son importance dans le sérail, Marcel Niat Njifendji n’ayant apparemment été finalement choisi et nommé que parce lui, le bon profil avait été disqualifié par une bourde et que Ibrahim Mbombo Njoya, l’illustre sultan-roi des Bamoun avait des soucis de santé. Malgré le rattrapage réussi cinq ans plus tard pour le Sénat, il ne fit pas sensation au moment de la cooptation des personnalités devant conduire les rênes du Rdpc à l’Ouest. Présenté comme un successeur presque naturel du sultan à la tête de la coordination régionale, l’on voit bien que c’est Emmanuel Nzete qui est à la manette depuis la mort de Mbombo Njoya. Tout comme Marcel Niat Njifendji continue, contre vents et maladies, à être la deuxième personnalité de l’Etat.