Sérail: de Conseiller special de Biya, Luc Sindjoun est devenu le traître du palais

Luc Luc Sindjoun Luc Sindjoun Conseiller special de Biya

Thu, 6 Sep 2018 Source: Essigan N°117

L’actualité récente a permis à ce proche collaborateur de Paul Biya d’étaler, à nouveau, sur la place publique son art de la duplicité.

Dans Cameroon tribune du 24 mai 2018, Luc Sindjoun, signe une tribune. Le grand prof disserte sur « Ce que veut dire entrer dans l’histoire. » Le grand prof y validait avec mention le discours si peu diplomatique de l’ambassa- deur américain au Cameroun, Peter Henry Barlerin. L’américain y cassait du sucre – comme on dirait au quartier – sur le dos de Paul Biya à qui il donnait presque des injonctions dignes des opposants les plus farouches. Pour noyer le poisson, le grand prof assène ce qu’il considère sans doute comme des vérités d’évangile.

Morceaux choisis : « …L’amitié sans franchise est hypocrisie, l’amitié sans sincé- rité est simulation et dissimulation. » L’homme estime que la déclara- tion du diplomate américain nourrit la réflexion du président Biya. Après avoir torpillé une pleine page durant ceux qui osent critiquer l’ambassadeur des Etats-Unis, M. Sindjoun se souvient d’où il tire son pain. Et il ose affirmer que Paul Biya est l’homme de la situation. En fait, Sindjoun se croit malin, intelligent. Il est dans la plus abjecte des duplicités.

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Il essaie de se positionner au cas où M. Biya ne serait plus là. Cela s’appelle manger à deux râteliers à la fois. A aucun moment, il ne relève l’im- mixtion intolérable dans nos af- faires intérieures. Dans un contexte où même des opposants radicaux l’ont pourtant dit et redit, pour condamner cela. M. Sindjoun lui affirme que l’ambassadeur américain a bien fait. Imagine-t-on un diplomate américain se permettre de telles excentricités à Pékin où plus grave en Russie chez Poutine qui fait du karaté et du judo ?

Cela se serait très mal terminé pour l’aventureux diplomate. M. Sindjoun lui peut se permettre d’applaudir Peter Henry Barlerin et de contester (sans le citer) ce qu’a dit Fame Ndongo, le secrétaire à la communication du Rdpc. Le professeur a signé sa tribune d’un tonitruant membre titulaire du comité central du Rdpc. Bien fait pour ceux qui croient qu’il faut intégrer les opposants – ou des gens supposés tels – pour les retourner. Comme s’il manquait des gens compétents, engagés, disciplinés au Rdpc.

De sources dignes de foi, nous ap- prendrons plus tard que nous n’étions pas les seuls à avoir peu compris ou pas compris du tout les contorsions langagières de Luc Sindjoun, ci-devant conseiller spécial du président de la République. La hiérarchie du conseiller spécial n’a pas non plus compris le cours à ciel ouvert dispensé par le prof. Et l’a sommé de s’expliquer, de faire une explication plus simple de son propre texte. Ne parlons pas de de- mande d’explications mais c’est tout comme. Pourtant, Paul Biya en personne a bien plus que de simples rudiments de sciences politiques. Il n’a peut-être pas un doctorat ou une agrégation mais il en connait un rayon. Et c’est un praticien de la chose politique. On ne peut donc pas le mener en bateau comme a tenté de le faire M. Sindjoun en concluant son discours flou par des phrases du genre : « Paul Biya est déjà entré dans l’histoire… c’est l’homme de la situation».

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Judas a bien donné la bise au Christ, ce qui ne l’a pas empêché de le trahir. C’était d’ailleurs un si- gnal convenu avec les ennemis. La duplicité de M. Sindjoun a crevé les yeux dans cette tribune que personne ne lui a demandé de ré- diger. Il aurait pu, dû se taire et continuer à bénéficier des avan- tages d’un régime qu’au fond de lui – même, il doit maudire. Mais les dieux rendent fous et sots ceux qu’ils veulent perdre. On a perdu du temps en demandant à M. Sind- joun de s’expliquer. C’est clair, il n’est pas avec M. Biya, le masque est tombé. On le soupçonnait déjà d’être un peu opposant avant sa nomination les avantages obtenus ne l’ont pas changé. La nature est revenue au galop. Il n’a pas eu le courage de démissionner. Le prési- dent non plus ne l’a démissionné. On n’a pas l'idée d’avoir un cheval de Troie dans ses propres troupes quand on veut engager le combat. Cela a quelque chose de malsain d’essayer de manger à deux râte- liers. Paul Biya sait ce qu’il lui reste à faire. Des politologues comme M. Sindjoun, il y en a treize à la douzaine. Et des gens qui peuvent donner des conseils avisés au prince, pas des personnages qui vont le poignarder dans le dos. M. Sindjoun peut offrir ses services à ceux qui rêvent de chasser Biya d’Etoudi. Kamto, Muna, Osih et tant d’autres seraient heureux de l’accueillir. Cela aurait le mérite de la clarté. Cet empereur romain avait raison avec cette supplique : « Mon Dieu, protégez-moi de mes amis, mes ennemis, je m’en charge

! ».

Source: Essigan N°117