« Le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies appelle toutes les parties prenantes à faire preuve de retenue avant, pendant et après les élections », a dit son porte-parole adjoint, Farhan Haq, dans une déclaration à la presse. Avant même l’élection présidentielle de ce dimanche 7 octobre, la communauté internationale est déjà préoccupée par la crise post-électorale au Cameroun.
Les militants du MRC et du RDPC ont lancé les échauffourées. ELECAM, la machine électorale a démarré sa mise en place de la fraude. Après avoir nié l’interdiction des téléphones portables dans les bureaux de vote, le directeur d’ELECAM fait retropedalage et annonce que les électeurs n’en auront plus droit. Les bureaux de vote ont été réinstallés dans les commissariats, les casernes et la présidence. ELECAM a décidé de chasser les représentants du SDF dans les bureaux de vote à Bokito arrondissement, d’origine de James Onobiono membre du comité central du parti de Paul Biya.
Sur une liste de 84 représentants déposés contre décharge, il en reste seulement 20 après avoir procédé par leur élimination en vue de supprimer la liste des représentants du SDF. le chef d’antenne Elecam de bokito Bessigui Ndeme déclare qu’il ne veut pas de représentants d’un parti politique d’opposition dans son antenne. Par ailleurs, les chiffres de la liste électorale d’ELECAM publiés donnent des maux de tête et sont faux. Quand on prend la calculette pour additionner les électeurs inscrits région par région, on obtient un total de 6 385 000 et non 6 985 000 comme communiqué. La différence est énorme.
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Le Secrétaire général de l’ONU « appelle également tous les candidats à résoudre tout grief lié au processus électoral par les voies légales et constitutionnelles établies », ajoute le communiqué. Cependant, ELECAM et la Cour Suprême sont sous la botte de Paul Biya.
Plus grave, cette élection se déroule dans un climat d’insécurité au point où même le chef d’État lui-même a dû renoncer à sa visite programmée mardi dernier à Buéa, dans la région du Sud-ouest où s’intensifient les combats entre l’armée et les sécessionnistes. Qui ira voter ou contrôler le déroulement du scrutin dans les deux régions anglophones? Va-t-on valider une élection où 20% de la population n’a pas de possibilités de se rendre aux urnes?
« Le Secrétaire général condamne toute menace de violence ou tout acte d’intimidation par quelque groupe que ce soit et réitère que tous les griefs doivent être résolus dans le cadre d’un dialogue inclusif. Les Nations Unies sont prêtes à apporter un soutien à cet égard », a conclu le porte-parole adjoint. L’ONU est donc prête à débarquer au Cameroun où les violences ne font qu’augmenter dans les deux régions anglophones qui comptent déjà 10 groupes armés et ont déjà affronté 85 fois les forces de défense.
Après l’élection présidentielle, les régions francophones risquent d’entrer dans la danse avec les militants surchauffés qui vont envahir les rues pour revendiquer la victoire. Voilà que commence à se dessiner le spectre du chaos.