Guerre de pouvoirs
Paul Biya a-t-il toujours la main dans la gestion du pays ? Le leader du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) ne se fait plus pratiquement voir, ses apparitions publiques sont sensiblement limitées. Et en privé, beaucoup de sources nous confirment qu’il ne décide plus de rien, étant dans l’incapacité d’agir en étant lucide. Ce ne sont pas ces révélations de l’activiste Zang qui nous démentiront.
Ce qui se passe en ce moment précis entre la SNH et le palais de l'unité ne fait que prouver, s'il en existait encore un doute, que Paul Biya n'est plus qu'un président de "façade" au Cameroun.
En effet, ça fait plusieurs années et notamment avec l'arrivée de Ferdinand Ngoh Ngoh au SG de la présidence que le pouvoir présidentiel a commencé à se transmettre de manière subtile mais progressive et certaine à plusieurs personnalités de l'entourage direct et indirect de Paul Biya, créant donc une situation politique unique au monde où dans une République on a donc d'un côté "un président officiel" qu'est Paul Biya et d'un autre côté "plusieurs présidents" avec chacun ses propres réseaux et qui utilisent les "hautes instructions" uniquement dans le sens qui convient à leurs intérêts à eux et non aux intérêts de la République pour le peuple souverain que sont les Camerounais.
Pour les personnes qui connaissent plus ou moins le fonctionnement de Paul Biya depuis toujours, elles savent qu'il existe des personnes pour lui qui sont inamovibles depuis son arrivée au pouvoir. Ce sont des personnalités qu'il connaît depuis les bancs, qui tournent dans la même tranche d'âge que lui et avec lesquelles il est arrivé au pouvoir et seule la mort leur séparerait.
C'est le cas des feux Joseph Owona, Ferdinand Léopold Oyono, René Owona, Jean Foumane Akam, Philipe Mataga, etc. tous morts à des hautes fonctions. Des personnalités encore en vie à l'instar de Niat Njifenji, Cavayé Djibril et le plus discret et mystérieux de toutes ces personnalités qu'est Adolphe Moudiki, le tout puissant directeur général de la SNH depuis 1993, soit 31 ans aujourd'hui.
Adolphe étant d'ailleurs l'une des rares personnalités camerounaises à avoir eu, pendant des décennies, la ligne directe de Paul Biya avec qui il échangeait et recevait directement les instructions sans filtre. Pour vous dire la puissance de l'homme mais ça c'était avant, quand son ami Paul Biya tenait encore entre ses mains tout le pouvoir au mieux de ses capacités.
Aujourd'hui donc qu'il a créé plusieurs roitelets au Cameroun avec chacun sa part de pouvoir, ils usent de leurs pouvoirs respectifs pour bien se positionner en cette fin de règne d'où la bataille rude que vous voyez en ce moment à la SNH visant à écarter définitivement Adolphe Moudiki et toute sa bande (y compris Nathalie Moudiki la plus intime et la plus fidèle et dévouée des proches de Chantal Biya) qui est l'une des plus importantes mannes financières du pouvoir car gérant les milliards du pétrole du Cameroun.
Une première tentative de mise à l'écart a échoué le mercredi 17 juillet 2024, car Adolphe Moudiki a fait fermer les locaux à Ngoh Ngoh en disant qu'il n'est personne devant lui et que seul Paul Biya en personne peut lui donner des ordres et l'inviter à quitter son siège.
Cette fois, la session extraordinaire aura donc lieu le mercredi 24 juillet 2024 et cette fois au palais de l'unité (salle B324). En tout cas, gâtez-vous entre vous, moi je mange mes popcorns en attendant que vous finissez. C'est ici donc que je vais voir qui de Ngoh Ngoh ou de Chantal Biya est plus puissant au Cameroun. Ainsi va le Cameroun.
