Un nouveau rebondissement surgit dans la crise qui prévaut au sein du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN), à la faveur d’une décision de justice qui arrange la faction Cabral Libii au détriment de celle de Robert Kona.
Le tribunal de première instance (TPI) de Maroua a décidé de suspendre le congrès convoqué par Robert Kona qui visait à le remettre en fonction et à exclure définitivement Cabral Libii de cette formation politique. Cette décision conforte Cabral Libii, dans son poste de président du PCRN. Par ailleurs, ce verdict de contredit le ministre de l’Administration territoriale, qui avait tranché en faveur de Kona dans son bras de fer avec Libii.
Robert Kona avait en effet convoqué un congrès à Maroua les 25 et 26 mai 2024, dans l’espoir de reprendre le leadership du parti. Cependant, le juge des référés du TPI de Maroua, Zizamle Essaya, a statué que M. Kona n’avait pas le pouvoir de convoquer un tel congrès. Le juge a fondé sa décision sur les statuts du PCRN, qui stipulent que seul le président national peut convoquer un congrès. Or, pour le tribunal, Cabral Libii est toujours le président légitime du PCRN, car aucun congrès ni aucune décision de justice n’a remis en cause son élection depuis le congrès de Guidiguis du 11 mai 2019.
De plus, le juge a noté qu’une procédure visant à annuler le congrès de Guidiguis et l’élection de Cabral Libii est toujours en cours devant le TPI de Kaélé. Cette procédure n’étant pas suspensive, le congrès de Robert Kona ne pouvait avoir lieu. Cabral Libii et ses partisans ont salué la décision du tribunal, la qualifiant de victoire. Robert Kona, en revanche, n’a pas encore réagi à cette décision.
Reste à savoir quelle sera la réaction du ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji. Le Minat a clairement affirmé que Cabral Libii tentait désespérément d’arracher un parti politique à son légitime fondateur.