«Un Sénateur n’est pas au-dessus de la loi, c’est moi qui vote les lois, et je ne peux pas être le premier à les violer» dixit le parlementaire nommé par décret présidentiel le 12 avril 2018.
Cette photo qui est abondamment partagée et commentée sur les réseaux sociaux n’est pas un Photoshop. C’est bel et bien le Sénateur Albert Mbida qui est sur cette image, en veste et cravate, les mains sur les hanches, l’air nerveux, les yeux rivés sur un jeune homme en train de scier un sabot fixé sur la roue avant côté gauche de la voiture de fonction du sénateur. La photo qui est prise par un indiscret, montre la voiture garée sur un trottoir, presque sous un panneau stop.
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Albert Mbida ne nie pas cette scène. Mais, il se défend des accusations d’incivisme. Dans un entretien téléphonique avec Cameroon-Info.Net , il précise que l’incident a eu lieu le jeudi 14 juin 2018 au lieu-dit immeuble T. Bella à Yaoundé.
« J’ai garé mon véhicule à côté d’un parking que j’ai trouvé plein. Je suis allé faire légaliser une copie certifiée de ma carte nationale d’identité, au commissariat central numéro 1 de Yaoundé. Quand je reviens, je trouve qu’on a fixé un sabot sur la roue de ma voiture. Je trouve aussi une convocation qui porte un numéro de téléphone. Quand j’appelle ce numéro pour demander qu’on vienne pour que je paie, l’agent qui m’a reçu, me dit d’emprunter un taxi pour aller à la recette de la voirie municipale.
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Je lui ai dit qu’il m’était difficile de prendre un taxi pace que je n’avais que des billets de dix mille FCFA sur moi. L’agent m’a répondu que dans ce cas, je vais passer toute la journée là-bas. Il m’a dit que j’étais en infraction. Je lui ai dit que je n’en disconviens pas, que je veux bien payer. Je lui ai dit pardon de venir chercher l’argent. Il m’a promis de venir. J’ai attendu debout sous le soleil pendant 1 heure 30 minutes. Ce sont les jeunes gens qui se trouvaient aux alentours, choqués par le comportement des agents de la Communauté, ils ont pris sur eux d’aller prendre une scie à métaux pour couper le sabot.
Finalement, le commandant de la police municipale est arrivé, il a ordonné le retrait du sabot et il m’a laissé partir. Je suis surpris par certains commentaires qui m’accusent d’incivisme. Un Sénateur n’est pas au-dessus de la loi, c’est moi qui vote les lois, et je ne peux pas être le premier à les violer»