Sacrifice de fin d'année : Quatre élèves meurent pendant une fête à Douala, les faits sont choquants

Est-ce pour un rituel de fin d'année que ce drame a eu lieu ?

Sun, 8 Jan 2023 Source: Le Jour

Est-ce pour un rituel de fin d'année que ce drame a eu lieu ? Les adolescents ont pris part dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier 2023 à une soirée festive dans l’enceinte du complexe scolaire Le Marseillais au quartier Bonamoussadi. Le principal suspect en garde à vue.

Les enquêtes se poursuivent à la brigade territoriale d’Akwa-Nord en vue de faire la lumière sur les circonstances du décès de quatre élèves au petit matin du dimanche 1er janvier 2023 au groupe scolaire Le Marseillais sis au quartier Bonamoussadi, dans l’arrondissement de Douala V. Des parents de victimes d’une bousculade présumée se succèdent devant les enquêteurs, pour se faire auditionner à la suite de leur plainte contre les organisateurs de l’événement auxquels prenaient part les enfants décédés, ainsi que leurs camarades blessés.

Hier, le nommé Touamou, père de l’élève Darinelle Wameni, décédée à l’âge de 17 ans, a été entendu sur les circonstances dans lesquelles il a appris le décès de sa fille, alors qu’il se trouvait à l’Ouest du pays. Michel Mendjande a également été auditionné, au même moment que le géniteur de la défunte Darinelle, dont la dépouille a été déposée à la morgue de l’hôpital Laquintinie. Sa fille Ange Assoumta Mandjande, âgée de 16 ans, est sous soins intensifs à l’hôpital de Région militaire numéro 2 à Bonanjo.

Initialement admise dans un centre de santé à Bépanda, Ange a ensuite été référée à l’hôpital de Région militaire sans doute à cause de la gravité du cas. Le médecin dudit centre a évoqué le motif de troubles psychologiques, à en croire le père de l’enfant, que nous avons rencontré dans la matinée du 05 janvier. Avant ces deux chefs de famille, la mère d’une autre fille, elle aussi morte, a été reçue à la brigade d’Akwa-Nord, avons-nous appris.

A en croire nos informations, elle douterait que sa fille soit décédée du fait de bousculades comme le soutient la toute première version. Le quatrième corps est celui d’un garçon qui n’a pas encore été identifié, jusqu’ici. Il se trouve à la morgue du Centre médical d’arrondissement (Cma) de Bonamoussadi, et aucune famille ne s’y est présentée jusqu’à hier pour revendiquer cette dépouille.

Mais que s’est-il passé au juste dans cette fatidique nuit du dimanche 31 décembre 2022 au lundi 1er janvier 2023 ? Cette nuit-là, des élèves venus de plusieurs quartiers, dont Bépanda où résident les parents de Darinelle et ceux de Ange, se sont rués vers l’enceinte du complexe scolaire, pour une soirée festive (entre danses, chansons, le flou persiste sur la nature précise de la fête).

Des sources affirment que des manifestations similaires avaient déjà été organisées dans la même enceinte scolaire lors du réveillon de Noël dernier par le même promoteur, Delessene Magaha Moutcheu, qui est en garde à vue depuis lundi 02 janvier à la brigade territoriale de gendarmerie d’Akwa-Nord. Sauf que la soirée du 31 au 1er va virer au drame. La version initialement répandue fait état d’une alerte aux « microbes », lancée par des individus non identifiés, aux environs de 5h. Ce qui aurait provoqué une panique générale, alors que les enfants bouclaient la fête pour regagner leurs quartiers respectifs.

Bagarres ?

La bousculade qui s’en serait alors suivie, si l’on en croit cette version des faits, a été fatale pour quatre élèves. Mais une seconde version émerge depuis hier, qui fait état de bagarres qui auraient viré à la tragédie. « Ce n’étaient pas des microbes, mais des enfants de Bépanda qui bagarraient », assène une source proche du dossier. S’agirait-il de bandes qui se seraient affrontées à cause de jeunes filles ? Toutes les hypothèses et supputations vont bon train à ce stade de l’enquête.

D’ailleurs, certaines sources proches de l’enquête soupçonnent que l’activité ayant drainé tant de foule d’adolescents venus des quatre coins de la ville ait été circonscrite à une simple soirée de détente. Elles en veulent pour preuve l’âge des enfants et les heures tardives où ils se trouvaient encore sur le lieu de la fête. Preuve s’il en est de l’irresponsabilité des parents.

Par ailleurs, pourquoi les organisateurs de la manifestation n’ont-ils pas déposé copie de leur autorisation obtenue auprès des responsables de l’école à la brigade d’Akwa-Nord, se contentant tout juste de solliciter les services de quelques militaires pour assurer la sécurité du lieu de la fête ? En tout état de cause, ces zones d’ombre et bien d’autres faits suspicieux ont conduit maître Guy Tougoua, avocat au barreau du Cameroun, à déposer une plainte contre le principal suspect, les responsables de l’école (sieur Simo), pour « homicide volontaire, activités dangereuses, blessures légères et simples, etc. »

Source: Le Jour