Le conflit opposant l'honorable William Peter Mandio, député RDPC du Mbam et Inoubou, à la Délégation Générale à la Sûreté Nationale (DGSN) prend une nouvelle tournure. Le parlementaire a saisi la Commission des Droits de l'Homme suite à l'interpellation de son frère cadet, Joseph Hieck, accusé de vol à l'arraché.
Selon les informations recueillies, Joseph Hieck a été appréhendé le 6 mars 2025 vers 22h40 par un élève inspecteur de police en stage au commissariat de Mendong. Ce dernier l'accusait d'avoir dérobé son téléphone portable dans le quartier Ekounou la veille.
Durant l'interrogatoire, l'Inspecteur Principal NDZOULI aurait également identifié le suspect comme étant l'auteur d'un vol similaire commis à son encontre le 7 février 2025 à l'arrêt de taxi du marché d'Ekounou. L'officier a précisé que l'individu avait attiré son attention par son comportement calme après le forfait, ce qui lui aurait permis de le reconnaître formellement.
Face à ces accusations, Joseph Hieck a nié les faits qui lui sont reprochés, affirmant qu'il n'était pas présent à Yaoundé lors du premier incident, sans toutefois fournir d'alibi convaincant concernant la seconde plainte.
L'honorable William Peter Mandio, ancien directeur de publication des journaux Front Indépendant et Front Hebdo, connus pour leurs positions critiques envers le régime avant son ralliement au parti au pouvoir, s'est immédiatement mobilisé. Le député accuse les forces de l'ordre d'avoir infligé des sévices corporels à son frère lors de sa garde à vue, allégations qu'il étaye par plusieurs photographies montrant des traces de blessures.
Pour appuyer sa démarche, le parlementaire aurait sollicité le soutien de ses anciens collègues du monde de la presse et déposé une plainte formelle auprès de la Commission des Droits de l'Homme.
Malgré ces pressions et tentatives d'influence sur l'enquête en cours, Joseph Hieck a été déféré devant le Procureur du Tribunal de Grande Instance pour "vol aggravé" et "défaut de carte nationale d'identité".
Cette affaire révèle les tensions qui peuvent exister entre les personnalités politiques et les institutions chargées de l'application de la loi, même lorsque des preuves semblent accabler leurs proches.