Lettre des joueurs aux dirigeants
Il fallait s’attendre que tout le monde, en l’occurrence Samuel Eto’o, veuille savoir qui se trouve au départ de cette rébellion surprenante des joueurs de la sélection. Vincent Aboubakar a lu le communiqué devant les caméras qui enregistraient. Michael Ngadeu-Ngadjui lui a passé l’enveloppe qui contenait la note, certes. Mais qui a écrit la lettre pour demander à la Fédération camerounaise de football de laisser le coach Marc Brys travailler sereinement sans qu’on ne lui mette plus les bâtons dans les roues ?
Quelques heures seulement après que les Lions indomptables soient montés au créneau pour faire savoir leur position à la Fecafoot et aux observateurs de la scène sportive nationale, l’homme à qui ils se sont adressés aurait mené sa propre enquête. Samuel Eto’o mobilise déjà les acteurs pour répondre à cette initiative des joueurs jugée trop présomptueuse.
Selon des sources contactées, l’ancien numéro 9 de l’équipe nationale a demandé aux juges disciplinaires de l’instance qu’il dirige de prononcer une condamnation contre Justin Tagouh. Il la veut très lourde et impitoyable, de telle sorte que plus personne ne songe plus à une telle chose qui sape l’autorité de la fédération.
Ainsi, on parle de 100 ans d’interdiction des activités liées au football. Autant le dire, ce serait une condamnation à vie. Le patron de la Fecafoot soupçonne le président de Bamboutos de Mbouda d’être à l’origine du communiqué que les Lions indomptables ont rendu public et relayé par tous les médias locaux et les réseaux sociaux.
Que les choses peuvent aller très vite et dans toutes les directions possibles. Il y a encore quelques années, ce même Justin Tagouh, candidat à l’élection à la présidence de la Fecafoot, avait décidé de se rallier à la candidature de Samuel Eto’o.
Dans une lettre qu’il a envoyée aux différents délégués de l’Assemblée générale, il avait expliqué qu’après échanges et pourparlers républicains « avec mon frère et candidat Eto’o fils, nous avons librement décidé d’unir nos forces pour l’intérêt supérieur du football camerounais à qui nous devons redonner toute sa grandeur ».
Par conséquent, « j’appelle solennellement, sportivement, fraternellement et de façon républicaine les 76 délégués à voter le candidat Eto’o fils Samuel le 11 décembre 2021 », pouvait-on lire. Aujourd’hui, son allié voudrait lui mettre le feu aux fesses.