Joseph-Antoine Bell, légende du football camerounais et observateur avisé des Lions Indomptables, a récemment abordé le silence apparent du président Paul Biya face au conflit entre la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) et le ministère des Sports (Minsep). Ce bras de fer, qui dure depuis plusieurs semaines, a terni l'image du pays à l'international.
Lors de son intervention dans l'émission "La Vérité en Face" sur Équinoxe TV, Bell a critiqué la Fecafoot tout en expliquant l'indifférence apparente du président. Selon lui, ce silence n'est pas un signe de négligence, mais plutôt une stratégie délibérée. Biya, âgé de plus de 90 ans, aurait un plan bien défini, dont la prochaine étape pourrait être des sanctions.
"Quand il reviendra, ce sera pour frapper," a déclaré Bell. "Ne vous attendez pas à ce que le chef de l'État se mêle des querelles tous les jours. Il a parlé... Il jugera tranquillement qui écoute, qui sait comprendre, qui ne sait pas comprendre." Bell estime que Samuel Eto’o, président de la Fecafoot, pourrait être la cible de ces sanctions. Biya aurait déjà confié la gestion de la crise au Minsep lors de son discours à la nation après l'élimination des Lions Indomptables en huitièmes de finale de la CAN 2023.
Bell rappelle que, lors de son allocution du 10 février 2024, le président avait attribué les problèmes de l’équipe nationale à "l'indiscipline" et au "manque d'organisation," tout en précisant que des instructions fermes avaient été données au gouvernement et au ministère des Sports. Notamment, Biya n'avait pas mentionné la Fecafoot, ce qui pourrait indiquer une critique implicite de l’organisation dirigée par Eto’o.
Ce silence présidentiel, selon Bell, n'est donc pas une absence d'action, mais une attente stratégique pour permettre aux instructions données de prendre effet avant de juger et d'intervenir de manière décisive.