Samuel Eto'o répond au ministre des Sports : "Marc Brys a bel et bien rompu son contrat"

Eto'o Kombi Absence De Brys Image illustrative

Thu, 24 Jul 2025 Source: www.camerounweb.com

Dans une lettre ferme, le président de la Fecafoot contredit la version officielle et révèle les preuves de la démission du sélectionneur belge

YAOUNDÉ - Samuel Eto'o monte au créneau. Dans une lettre confidentielle adressée au ministre des Sports et de l'Éducation Physique, le président de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) contredit de manière frontale la version officielle concernant Marc Brys et apporte des éléments factuels qui remettent en question le démenti gouvernemental.

Face aux accusations implicites de manipulation, Samuel Eto'o adopte un ton ferme et catégorique. "Après avoir fait la démonstration qu'aucune manipulation d'aucune sorte n'a été ourdie au sein de la Fédération Camerounaise de Football, nous affirmons avec force qu'au regard des pièces en notre possession, Monsieur MARC BRYS a bel et bien rompu, en connaissance de cause, sa relation contractuelle avec le Cameroun avec effet immédiat", écrit-il.

Cette déclaration marque une rupture diplomatique entre la Fecafoot et le ministère des Sports, Eto'o rejetant catégoriquement toute accusation de mise en scène ou de manœuvre de déstabilisation.

Le président de la Fecafoot établit une chronologie précise qui met à mal la version officielle. Il rappelle que le ministère a reconnu avoir régularisé les arriérés de paiement de Marc Brys le 18 juillet 2025, mais que la lettre de démission du sélectionneur est datée du 21 juillet, soit trois jours plus tard.

Cette temporalité suggère que malgré le règlement des arriérés, Marc Brys avait déjà pris sa décision de partir, remettant en question l'idée selon laquelle il ne s'agirait que d'un malentendu lié aux retards de paiement.

Samuel Eto'o révèle des éléments inédits sur l'attitude de Marc Brys ces derniers mois. "Le comportement de Monsieur BRYS rendait compte de sa volonté de cesser toute collaboration avec la sélection nationale", affirme-t-il, citant un exemple concret : le refus du sélectionneur de produire la liste des joueurs présélectionnés pour les matches de septembre.

Cette tâche, pourtant centrale dans les obligations contractuelles d'un sélectionneur, a été déléguée au préparateur physique Monsieur Manouvrier, illustrant un désengagement progressif de Marc Brys de ses responsabilités principales.

L'un des passages les plus cinglants de la lettre d'Eto'o concerne la thèse du piratage avancée pour expliquer la rétractation de Marc Brys. "Il reste un mystère que je soumets respectueusement à votre sagacité : selon le démenti attribué à Monsieur Marc BRYS, sa messagerie aurait été piratée alors que le courrier qui nous est parvenu le 22 juillet est physique, en papier, par lettre recommandée", écrit le président de la Fecafoot.

Cette observation technique souligne l'incohérence de l'explication officielle et renforce la crédibilité de la position de la fédération.

La lettre révèle également l'existence d'une clause contractuelle particulièrement avantageuse pour Marc Brys. L'article 7 (4) du contrat permet à l'entraîneur de résilier unilatéralement son engagement en cas de non-paiement au-delà de 60 jours, avec droit à "la valeur résiduelle du contrat à titre de compensation".

Samuel Eto'o qualifie cette clause d'"étonnamment avantageuse", suggérant que le sélectionneur belge avait négocié des conditions très favorables lors de la signature de son contrat en avril 2024.

Dans sa conclusion, le président de la Fecafoot élève le débat au-dessus des considérations politiques. "Ni l'Histoire glorieuse des Lions Indomptables, ni le prestige attaché à l'image de marque de notre pays n'autorisent qu'il soit sali par cette polémique inacceptable", déclare-t-il.

Il formule également "l'espoir qu'un jour la vérité jaillisse, pour l'honneur et le respect que nous devons à nos compatriotes", appelant implicitement à plus de transparence dans la gestion du football camerounais.

Cette prise de position publique de Samuel Eto'o marque un tournant dans cette affaire qui dépasse désormais le simple cadre sportif. Elle révèle une crise de confiance profonde entre les institutions camerounaises et pose des questions sur la gouvernance du football national.

Pour la Fecafoot, l'heure est désormais à tourner la page Marc Brys et à préserver l'image des Lions Indomptables, quitte à entrer en confrontation ouverte avec le ministère des Sports.

Source: www.camerounweb.com