Dans l’affaire de Martinez Zogo et au regard de l’implication avérée ou non de hautes personnalités de l’Etat, Paul Biya resserre les rangs autour de lui. Il se confie qu’à un cercle restreint de fidèles.
Jeune Afrique dans un article revient sur les derniers fidèles de Paul Biya.
« Selon nos informations, avant d’être placé en garde à vue – ce à quoi il ne s’attendait pas – Léopold Maxime Eko Eko avait également tenu à avoir un rendez-vous à la présidence avec le directeur du cabinet civil, Samuel Mvondo Ayolo, lequel l’avait incité – comme Joseph Beti Assomo – à répondre aux enquêteurs. L’ancien ambassadeur du Cameroun en France est l’un des collaborateurs chargés par Paul Biya de suivre l’affaire au quotidien. Il s’appuie pour cela, entre autres, sur Benoît Ndong Soumhet. Ce ministre chargé de mission à la présidence a ainsi reçu la famille du défunt Martinez Zogo et leur a affirmé qu’il rendait compte directement au directeur du cabinet civil, lequel se chargeait d’informer le président de façon quotidienne. Le même chargé de mission s’est également entretenu avec les chefs traditionnels de la Lékié, département d’origine de Martinez Zogo », confie Jeune Afrique.
« D’après nos informations, Benoît Ndong Soumhet a assuré à la veuve de l’animateur radio – laquelle a par ailleurs été convoquée en tant que témoin au SED pour une audition le 20 février – et à ses avocats que Paul Biya ne se désintéressait pas de leur sort et qu’il avait demandé à ses proches collaborateurs de faire toute la lumière sur l’assassinat du journaliste, quels qu’en soient les commanditaires », précise le Magazine panafricain.
Mbarga Nguele et Fouda, restent selon Jeune Afrique, les fidèles dans le cercle restreint de Paul Biya.
« Fidèle à sa stratégie de multiplication des canaux à la présidence, Paul Biya s’assure ainsi de disposer de sources d’informations qui ne passent pas par le secrétariat général de la présidence de Ferdinand Ngoh Ngoh, qui entretient pourtant quant à lui un contact direct avec le SED de Galax Yves Landry Etoga, un de ses proches.Paul Biya s’appuie également sur deux autres incontournables : le directeur général de la Sûreté nationale, Martin Mbarga Nguele – qui dispose de ses propres moyens de renseignement et conserve l’oreille du président -, et le contre-amiral Joseph Fouda, véritable tour de contrôle du chef de l’État à Etoudi.Ce dernier – qui détient notamment le téléphone de Paul Biya et gère donc ses appels – s’assure que l’information parvenant au président ne soit pas influencée par la guerre des clans sévissant depuis de nombreux mois à Yaoundé et opposant notamment les réseaux de Ferdinand Ngoh Ngoh et de Laurent Esso.
D’après nos informations – outre les éléments transmis oralement -, Paul Biya peut recevoir à Mvomeka’a – où il séjourne actuellement à l’occasion de son anniversaire – des notes manuscrites. Des navettes aériennes effectuent le trajet en hélicoptère entre Yaoundé et son lieu de villégiature du Sud deux fois par jour », précise Jeune Afrique.