Au cours des élections internes du Mrc dans la ville de Sangmelima samedi, 26 août 2023, des militants ont été arrêtés, violentés et séquestrés par une escouade des agents de la police. Quelques heures après, le secrétaire national délégué en charge des droits de l'homme du parti de Maurice Kamto a rendu public un communiqué dont voici l'intégralité.
« Le Mrc porte à la connaissance de l’opinion publique que plusieurs de ses militants ont été arbitrairement brutalisés, enlevés et séquestrés par des éléments de la police de la ville de Sangmelima alors que ceux-ci participaient aux opérations électorales de renouvellement des organes de base du parti dans la région du Sud. Il convient de préciser que le gouverneur de la région du Sud avait pourtant été régulièrement saisi de la tenue de ces opérations électorales autant que le Mrc l’a toujours fait dans les autres localités du Cameroun. Le Mrc est un parti politique reconnu par la loi et exerce par conséquent ses activités politiques conformément aux valeurs reconnues dans toutes les sociétés démocratiques. Le Mrc dénonce donc avec la dernière énergie ces arrestations arbitraires et rappelle par la même occasion que la ville de Sangmelima n’appartient pas au Rdpc. Le Mrc dénonce également l’excès de zèle de certaines autorités administratives de même que l’attitude de certains responsables de la police nationale qui instrumentalisent les missions de la police à des fins politiques au profit du Rdpc. Enfin, le Mrc exige la libération immédiate et sans condition de ses militants et demande par la même occasion aux autorités administratives de s’abstenir de perturber le processus électoral interne du Mrc ».
Violations flagrantes des droits à la liberté de manifestations
72 heures après le communiqué signé du Secrétaire national délégué chargé des droits de l’homme et de la gouvernance, Me Sikati Desire, les quatre militants du Mrc sont toujours en garde à vue. Il s'agit de Thérèse Assomo, Pierre Raoul Webassi et deux autres. L'on se souvient que le 1er novembre 2019, Dr Apollinaire Legrand Oko, alors régional du Mrc pour le Sud et ses anciens camarades dont Sam Severin Ango et cie avaient été victimes des formes de violences de ces appareils répressifs de l'État alors qu'il n'était question que de l'organisation d'un meeting politique dans cette partie du pays.
L'on se rappelle aussi que lors d'un voyage dans le pays organisateur, en 2018, alors que nous étions accompagnés du Pr Alain Fogue, trésorier national du Mrc, Oko, Paul Chouta, des cadres de cette formation politique de l'opposition camerounaise au rang desquels figurent Assigui et cie avaient, au cours d'un meeting d'installation des responsables départementaux, dénoncé les formes de persécutions dont les responsables du Mrc sont victimes dans le Sud. C'est en réalité la nième fois que ces cas de violations flagrantes des droits à la liberté de manifestation de produisent sans vergogne.
Comment le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), qui s'adjuge 100% aux échéances électorales dans le Sud, a-t-il peur de ce qu'il nomme « petit parti »? La machine répressive est-elle devenue folle?