Le Cameroun commémore ce 1er décembre 2017 la journée mondiale de luttre contre le VIH/Sida, sous le thème: «Accelerons la riposte». Une occasion pour faire le point sur la pandémie. Dans une interview accordée à Cameroon Tribune ce vendredi 1er décembre 2017, Dr Jean Bosco Elat, Secrétaire permanent du Comité national de lutte contre le Sida, dresse l’état des lieux du VIH au Cameroun.
Quel est l’état des lieux de la pandémie du VIH au Cameroun ?
Au Cameroun, il faut dire que la dernière enquête démographique qui a été faite en 2011 montre que la prévalence est de 4,3%. Et nos différentes données programmatiques et nos projections montrent que la prévalence en 2016 est descendue à 3,9%. Cependant, une nouvelle enquête démographique est en cours. Donc, nous obtiendrons les résultats en 2018. Cette enquête permettra de comparer les résultats de 2011 et de 2017, et savoir où on en est par rapport à la progression de la prévalence. En termes de chiffres, nous enregistrons à ce jour 560.000 personnes qui vivent avec le VIH, pour pratiquement 47.000 enfants de moins de 15 ans.
Qu’est qui est prévu pour réduire davantage ce taux de prévalence?
Pour baisser le nombre des nouvelles infections, il y a la prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant. C’est l’une des plus grandes voies de transmission. Donc, on a mis en place tout un programme de prévention qui fonctionne très bien. Pratiquement 75% des formations sanitaires offrent les services du PTME. À côté, il y a la prévention du VIH par voie sexuelle, avec la promotion de l’utilisation correcte des préservatifs, la promotion de l’abstinence, surtout auprès des jeunes où les nouvelles infections sont très élevées. Il y a le traitement, qui aujourd’hui, constitue aussi une forme de prévention. On sait que le traitement, quand il est bien conduit, avec une bonne observance, les personnes vivant avec le VIH n’auront pas de risque de transmission avec leurs partenaires, et elles vivront sans complications.
Quelles sont les actions menées par le gouvernement dans la prise en charge des malades ?
Au niveau gouvernemental, il y a la définition des axes de la lutte, des stratégies, la mobilisation des ressources et maintenant la mobilisation de tous les partenaires pour la mise en œuvre de ces stratégies développées. Y compris les partenaires communautaires, les journalistes et tous les autres acteurs pour mettre en œuvre des actions telles que définies dans notre programme stratégique. Pour la prise en charge des personnes vivant avec le VIH, notamment le traitement, c’est en juin 2017 que la file active des personnes sous traitement a atteint un nombre de 224.000. Et donc pratiquement 8500 enfants de moins de 15 ans.