Santé publique: les patients édentés ont leurs avocats défenseurs

Medecins Bangangte édenté Dr Alvine Tchabong, candidate. « Nous avons investigué sur 1054 édentés.»

Fri, 20 Jul 2018 Source: camer.be

A l’instar des prouesses de Tchabong Alvine et de ses pensionnaires, des personnes souffrant de telles pathologies peuvent avoir de quoi mettre sous la dent. Des recommandations aux pouvoirs publics sont formulées à leur endroit. Reste que leurs applications ne rencontrent pas des goulots d’étranglement.

C’est dans la veine des soutenances de thèses de doctorat à l’Institut Supérieur des Sciences de la Santé (ISSS) de l’Université des Montagnes, que 30 jeunes nouveaux médecins ont passé leurs épreuves d’habilité à la prise en charge des malades édentés. Une pathologie qui semble négligée, pourtant très marquée au Cameroun.

Ainsi, 30 sujets de thèses à différents ordres et pertinences de la maladie, ont été soumis pendant deux jours, les 16 et 17 juillet 2018 à l’épreuve des soutenances publiques devant un jury venant de plusieurs pays africains et européens. Le campus définitif de l’UdM sis à Banekane a servi de cadre. Ayant défendu avec maestria leurs thèses, chacun dans son angle, les 30 nouveaux professionnels de santé de chirurgie dentaire arborent désormais des attributs de « Docteur ». Ceci au grand bonheur des proches et de l’institution qui les a dignement formés.

Un cas très couru

Dr Alvine Tchabong, candidate. « Nous avons investigué sur 1054 édentés.»

Je suis très contente pour avoir achevé la première partie de ma recherche devant un jury intransigeant. Je ne peux être qu’heureuse du fait de voir toutes ces personnes venues témoigner des résultats de mon travail. Je suis d’autant plus heureuse d’avoir travaillé sur un sujet qui me passionne. La chirurgie dentaire c’est ce que j’aurais choisi s’il fallait recommencer. A cet effet, je remercie l’institution qui m’a permis d’avoir cette distinction aujourd’hui. Je remercie tout particulièrement mes parents qui m’ont mis dans des conditions idoines de préparation de thèse et de toutes ces années passées à l’UdM. Il était question de défendre le thème « évaluation de la qualité de vie chez les adultes édentés dans le Département du Ndé ».

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La mission que je le suis assignée était de parcourir les 17 aires de santé du Département du Ndé pour rencontrer des patients qui développent des pathologies liées aux dents. Aux fins d’avoir l’ampleur mesure de leurs difficultés et d’avoir une idée de leurs attentes envers nous. Nous avons investigué sur 1054 édentés qui nous ont fait comprendre qu’ils avaient de sérieux problèmes au niveau de la mastication. Leurs doléances allaient dans le sens de plaider en leur faveur pour que tous aient accès aux prothèses et enfin s’alimenter normalement. C’est pourquoi nos recommandations au Ministère de la Santé portent notamment sur la subvention des prothèses, la création des laboratoires prothétiques et des cabinets dentaires à proximité des populations.

Dr Serges Honoré Tchoukoua, administrateur des CUM (Cliniques Universitaires des Montagnes) « …aller en spécialisation et pouvoir véritablement aider ces malades ».

La pertinence de la thèse du Dr Tchabong Alvine n’est plus à démontrer. Elle est passée entre les mailles des filets du jury qui lui a adressé une mention honorable. Dans le Département du Ndé, des gens souffrent véritablement des problèmes dentaires. Les pathologies dentaires sont légions dans notre société, c’est un réel problème de santé publique. L’on a souvent tendance à le négliger. La candidate a travaillé sur des patients qui manquent totalement ou partiellement de dents. Dans sa phase de complications, ces sujets peuvent présenter d’autres pathologies comme l’ulcère gastroduodénal, lié à la mauvaise mastication. C’est donc un sujet qui demeure d’actualité. Nous avons suggéré à la candidate d’aller en spécialisation et pouvoir véritablement aider ces malades. Après les 4 années passées en spécialisation, nous souhaiterions qu’elle nous revienne avec son diplôme de spécialiste dentaire.

Jean Gustave Ndonko, Chef de centre hospitalier Cebec de Bazou « Je l’avais qualifié de dentiste du futur »

J’ai été une fois de plus impressionné par les prouesses de notre fille. Sa présentation devant le jury a été magnifique. Que dire de la phase de recherche ? Elle ne dormait presque pas. Elle allait de villages en villages et dans les confins pour

rencontrer les sujets édentés. Elle était obligé d’emprunter souvent les taximans, l’un l’a même renversé un jour et Dieu merci, plus de peur que de mal. Cet accident n’a en rien entravé son dynamisme sur le terrain, elle en voulait tellement. Elle a parcouru comme un pèlerin, toutes les aires de santé qui couvrent le district de Bangangté. Nous l’avons accompagné entant que professionnel de santé, l’engouement qu’elle dégageait était hors-pair.

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Sur le plan pratique, elle est tout simplement merveilleuse. Aux journées médicales de Bangou, une initiative de Monsieur Nana Sinkam, elle a fait des extractions qui dépassaient mon entendement. Je l’avais qualifiée de dentiste du futur. Quand elle fabrique des prothèses, s’est semblables aux dents naturelles.

Source: camer.be