Le Cameroun est aux prises avec l'une des pénuries de carburant les plus graves de son histoire, engendrant des inquiétudes quant à d'éventuelles catastrophes. Malgré les explications gouvernementales, le timing de certains événements soulève des interrogations légitimes.
En 2019, un incendie dévastateur frappe la Sonara, la seule raffinerie du pays, un mois avant l'annonce de sa nationalisation. Cette décision visait à réduire, voire à éliminer, les importations de produits pétroliers, renforçant ainsi l'exploitation locale.
En 2021, le président Biya rencontre Aliko Dangote, milliardaire ayant inauguré la plus grande raffinerie d'Afrique. Cette rencontre, survenue un mois après l'inauguration, souligne l'intérêt pour le pétrole et le gaz camerounais.
La récente pénurie coïncide avec l'importation massive de brut depuis l'Ukraine, fournisseur clé de la France. La mégaraffinerie de Dangote, ayant reçu son premier million de barils de pétrole brut, symbolise une étape cruciale. La fin des importations pourrait contrarier ceux qui profitent de surfacturations et de rétrocommissions égoïstes.
En réponse, Paul Biya prend des mesures audacieuses, libéralisant les importations, réhabilitant la CSPH et instaurant un contrôle de qualité par HYDRAC. Les marketers peuvent désormais acquérir directement les produits, avec obligation de respecter les prix homologués. Saluée par la société civile, cette initiative marque un pas important vers l'autonomie énergétique du Cameroun.
Plus spécifiquement, une correspondance officielle du ministre d’État Secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh, adressé au ministre de l’Eau et de l’énergie, révèle les directives décisives du chef de l'État camerounais.
La correspondance datée du jeudi 14 décembre 2023 annonce quatre directives majeures de Paul Biya. En premier lieu, le président prescrit la libéralisation des importations des produits pétroliers. Cette décision s'accompagne de la réhabilitation de la CSPH dans la fonction de pilotage du processus d'attribution des quotas aux importateurs majeurs du secteur.
Paul Biya insiste sur le respect des prix homologués par le gouvernement par les entreprises chargées de l'importation et de la distribution des différents produits.