Scène de guerre à Limbe : le reportage d’un média tunisien qui dérange (vidéo)

Le reportage d’un média tunisien qui dérange

Thu, 20 Jan 2022 Source: www.camerounweb.com

• La CAN 2021 se poursuit au Cameroun

• Un média tunisien décrit une scène de guerre à Limbe

• Un rapport de Human Rights Watch accable l’armée et les Amba Boys


Malgré les menaces des groupes armés séparatistes qui sévissent dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun depuis 2016, les autorités camerounaises ont maintenu Limbé parmi les villes qui abritent les rencontres de la 33ème édition de la Coupe d’Afrique des Nations. La belle ville touristique accueille de groupe F composé de la Tunisie, du Mali, de la Mauritanie et la Gambie.

Contrairement aux images diffusées par les médias publics qui tentent de relativiser la crise sécuritaire à Limbe, un média tunisien a réalisé un reportage qui montre les scènes de guerre pendant cette période de la CAN. Ville militarisée, échange de coups de feu entre militaires et groupes armés séparatistes, stades et hôtels remplis de militaires, le reportage montre l’autre visage de la ville de Limbé.



L’ONG internationale Human Rights Watch démarre l’année 2022 avec la publication d’un rapport sur les violations des droits de l’homme commises au Cameroun au cours de l’année 2021. Si le document indexe les groupes armés séparatistes pour les crimes commis dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun, il accable également l’armée camerounaise. Des militaires engagés sur ces champs d’opérations sont accusés d’avoir violé des femmes âgées et assassiné des civils.

CamerounWeb vous propose un extrait du rapport de Human Rights Watch

Exactions perpétrées par les forces gouvernementales

Les forces de sécurité ont répondu par la manière forte aux attaques lancées par les séparatistes, ciblant souvent des civils à travers les régions anglophones.

Le 10 janvier, des soldats de l’armée ont tué au moins neuf civils, dont une femme et un enfant, dans le village de Mautu, dans la région du Sud-Ouest. Les soldats en cause ont aussi pillé des dizaines de foyers et menacé les habitants.

Le 8 juin, dans le village de Gom, dans la région du Nord-Ouest, deux soldats ont fait irruption au domicile d’un fon (figure d’autorité traditionnelle locale) et harcelé les huit personnes présentes, dont un homme âgé de 72 ans qu’ils ont passé à tabac. Ils ont également tué par balle Nwang Lydia, une femme âgée de 60 ans, qui n’avait pas pu fournir d’informations sur un combattant séparatiste.

Le 9 juin, des soldats de l’armée régulière et du Bataillon d’intervention rapide d’élite (BIR) ont tué un homme âgé de 58 ans et violé une femme de 53 ans lors d’une opération de sécurité menée dans et autour du village de Mbuluf, dans la région du Nord-Ouest. Ils ont également fait irruption dans au moins 33 magasins et maisons, qu’ils ont endommagés et pillés, dont la résidence du fon du village de Ndzeen.

Le 14 octobre, un gendarme a tué par balle Caroluise Enondiale, une fillette de quatre ans, alors qu’elle se rendait à l’école à Buea, dans la région du Sud-Ouest. Une foule en colère a réagi en lynchant le gendarme à mort.

Le 10 novembre, un engin explosif improvisé a été jeté sur le toit de l’amphithéâtre de l’université de Buea, dans la région du Sud-Ouest, blessant au moins 11 étudiants. Au moment de la rédaction des présentes, l’attaque n’avait pas été revendiquée, mais les autorités tenaient pour responsables les combattants séparatistes.

Exactions perpétrées par les séparatistes armés

Des combattants séparatistes ont continué de tuer, de torturer, d’attaquer et d’enlever des civils. Ils ont aussi poursuivi leurs attaques ciblant le système éducatif. D’après les Nations Unies, 700 000 élèves étaient déscolarisés en mars 2021 du fait de la crise.

Le 9 janvier, des individus soupçonnés d’être des combattants séparatistes ont tué le proviseur d’un lycée à Eyumojock, dans la région du Sud-Ouest, et blessé le principal d’un autre lycée à Tinto, toujours dans la région du Sud-Ouest. Le

12 janvier, des combattants séparatistes ont blessé par balle une enseignante d’un établissement public à Bamenda, dans la région du Nord-Ouest.

Le 13 février, des combattants séparatistes ont tué trois chefs tribaux dans le village d’Essoh Attah, dans la région du Sud-Ouest. Le 27 février, des séparatistes armés ont enlevé un médecin à Bali, dans la région du Nord-Ouest, et menacé de le tuer, avant de le libérer le même jour après versement d’une rançon.

Le 6 juin, des combattants séparatistes ont attaqué un centre religieux à Mamfe, dans la région du Sud-Ouest, tuant un garçon de 12 ans et en blessant un autre de 16 ans. Le 1er juillet, des combattants séparatistes ont tué Fuh Max Dang, professeur de physique au lycée gouvernemental bilingue de Kumba, dans la région du Sud-Ouest. Le 29 août, des séparatistes armés ont enlevé Julius Agbortoko, un prêtre catholique du diocèse de Mamfe, dans la région du Sud-Ouest, et réclamé une rançon de 20 millions de CFA (34 336 dollars US) pour sa libération.

Source: www.camerounweb.com