Scènes de chaos à Kousseri : retour sur le week-end mouvementé de Ferdinand Ngoh Ngoh et Atanga Nji

Ferdinand Ngoh Ngoh, ministre d'État et Secrétaire général à la Présidence de la République, est rentré à Yaoundé ce dimanche 16 février 2025, après une mission délicate dans la région de l'Extrême-Nord. Envoyé sur place par le président de la République pour évaluer les dégâts causés par les récentes inondations, sa visite dans les localités de Yagoua, Maga et Kousseri a pris une tournure inattendue, notamment à Kousseri où des tensions ont éclaté entre les populations locales et le cortège du ministre.

Arrivé dans cette région en proie à de nombreux défis sécuritaires et économiques, Ferdinand Ngoh Ngoh avait pour mission de constater les difficultés rencontrées par les populations affectées par les inondations. Mais sa présence à Kousseri, point culminant de la visite, a été marquée par un accueil tendu. Samedi soir, alors qu’il tentait de quitter précipitamment la ville, il a été bloqué par les forces vives locales. Les populations, appuyées par leurs élus, ont encerclé son cortège, empêchant même son hélicoptère de décoller, afin d’exprimer leur mécontentement face à ce qu’elles perçoivent comme une indifférence prolongée du gouvernement central.

La colère des habitants de Kousseri s’est cristallisée autour de plusieurs enjeux majeurs. L’insécurité grandissante due aux incursions de Boko Haram, les répercussions des catastrophes naturelles récurrentes, ainsi que le manque de soutien visible de la part des autorités dans la reconstruction des infrastructures détruites ont nourri une frustration généralisée. Les difficultés économiques exacerbées par des problèmes de communication et d’accès aux services de base ont aussi été au centre des doléances.

Ferdinand Ngoh Ngoh, accompagné par Paul Atanga Nji, ministre de l'Administration territoriale, et Mounouna Foutsou, ministre de la Jeunesse et de l'Éducation civique, a été contraint de reprogrammer son départ pour écouter les revendications des populations locales. Contrairement à certaines bavures souvent associées aux forces de l’ordre dans des situations de tension, les militaires présents sur les lieux ont réussi à désamorcer la situation sans violence. Le ministre a alors pris le temps de rencontrer les élus et a passé la nuit sur place, pour s’assurer de la tenue des discussions.

Les élus locaux ont profité de cette rencontre pour rappeler les besoins urgents de la région : la reconstruction des infrastructures, l’acheminement de l’aide humanitaire, et surtout la mise en place de mesures efficaces pour protéger les populations contre les attaques de Boko Haram. Ce dialogue, bien que forcé par les événements, a permis de relancer le débat sur les préoccupations fondamentales de l’Extrême-Nord.

Ce n’est qu’après avoir pris le temps d’entendre et de traiter les revendications que Ferdinand Ngoh Ngoh a pu quitter Kousseri le dimanche, poursuivant ainsi son retour à Yaoundé.