Scandale : De faux drapeaux à l'Assemblée nationale

Drapeau Du Cameroun Photo d'archives utilisée à titre d'illustration

Thu, 9 Jun 2016 Source: fr.allafrica.com

Le régime du Renouveau qui, à l'occasion de la fête nationale, a souvent placardé au Boulevard du 20 Mai des banderoles quelque peu provocatrices sur lesquelles on peut lire « On ne joue pas avec le Cameroun », vient de voir l'Assemblée Nationale qu'elle dirige jouer véritablement avec la Constitution et donc le Cameroun.

En effet, le mercredi 1er juin 2016 veille de la rentrée solennelle de la session de juin de l'Assemblée Nationale, comme à son habitude, le Palais des Verres de Ngoakélé s'est paré de ses plus beaux atouts.

En passant par hasard devant ce haut lieu de la République, des cadres du MRC ont constaté que l'administration de l'Assemblée Nationale a perpétré une violation constitutionnelle et une forfaiture politique uniques dans l'histoire du pays.

Le Titre Premier de la Constitution dispose en son article 1er (al.1) que le drapeau de la République du Cameroun est «Vert, Rouge, Jaune, à trois bandes verticales d'égales dimensions. Il est frappé d'une étoile d'or au centre de la bande rouge.». Mais, sans modification constitutionnelle préalable, l'Assemblée Nationale s'est parée ce mercredi 1er juin 2016 de drapeaux sur lesquels la traditionnelle étoile d'Or placée au centre de la bande rouge était désormais NOIRE.

Dans la démarche républicaine qui les caractérise, ils signalent cette situation aux policiers qui dirigent la circulation au niveau du Lycée général Leclerc. Le silence de ces fonctionnaires amènent les responsables du MRC à aller prévenir les gendarmes en charge de la sécurité de l'Assemblée Nationale. Ceux là même, qui, sous les ordres du capitaine EKANI, avaient fait preuve d'une bravoure exceptionnelle en refaisant le portrait des militants du MRC, venus pacifiquement sensibiliser les élus sur la dangerosité du code électoral actuel. A leur surprise, une fois de plus, les Pandores n'ont rien perçu de grave dans leur démarche.

Déçus, ils hésitent entre arracher eux même les faux drapeaux, au risque que leur soient appliqués les redoutables et pernicieuses lois anti terroristes de décembre 2014, et courir prévenir, plus loin, les policiers du commissariat du Vème Arrondissement, situé à quelques centaines de mètres. Finalement, ils optent pour la deuxième solution et se rendent au commissariat. Mais avant d'y arrivé, ils rencontrent un groupe de quatre policiers de la voie publique à qui ils expliquent essoufflés le fait grave qu'ils viennent de constater ; malheureusement, comme les éléments du capitaine EKANI, ces derniers ne voient pas en quoi ce fait est si grave.

Parvenus au commissariat, ils se dirigent d'abord au commissariat spécial ; malheureusement celui-ci est déjà fermé. Ils se dirigent alors au commissariat de sécurité publique, là ils informent le Commissaire. Celui-ci accorde l'attention nécessaire à leur récit et qui demande à son 2ème adjoint d'aller vérifier ces faits. Le fonctionnaire est dépourvu de moyen de locomotion pour pouvoir se déporter devant l'Assemblée Nationale.

Le MRC met alors à sa disposition ses modestes moyens. Celui-ci arrive sur les lieux, constate lui aussi la forfaiture et prend des photos. Au grand étonnement des deux cadres du MRC qui sont disposés à lui prêter main forte pour descendre tous les faux drapeaux qui décorent la devanture de l'Assemblée, il demande à être raccompagné au commissariat. En le maudissant, ces derniers le ramènent à son poste.

Devant la gestion plutôt débonnaire d'une situation aussi grave, le MRC s'est lancé dans une alerte générale des autorités et de quelques médias. C'est grâce cette action républicaine que, nuitamment, les drapeaux de la honte ont été descendus.

En Effet, lorsque l'équipe renforcée du MRC est revenue vers 23h 45mn devant l'Assemblée Nationale souillée de faux drapeaux avec la ferme intention citoyenne de les arracher, y compris en affrontant les gendarmes en charge de la sécurité des lieux, elle a eu le bonheur de constater que son action avait ramené l'Assemblée Nationale dans la République.

La forfaiture de l'administration de l'Assemblée Nationale sus mentionnée constitue une atteinte grave aux institutions de la République. Elle est caractéristique d'une certaine désinvolture administrative voire politique caractéristique du Renouveau.

Dans son discours d'ouverture de la session parlementaire en cours, le président de l'Assemblée Nationale a pourtant tu cet incident qui a dénaturé, durant des heures, la Constitution du pays. Afin que de tels actes ne se reproduisent plus jamais, une enquête parlementaire s'impose. Parallèlement à celle-ci, le sommet de l'Etat doit ordonner des enquêtes administrative et judiciaire.

Source: fr.allafrica.com