Un scandale de détournement présumé secoue le Ministère des Finances, impliquant des fonctionnaires et révélant des pratiques frauduleuses au sein du système de gestion des salaires et pensions de l'État.
L'affaire remonte à 2015, lorsqu'Emmanuel LEBOU prend la responsabilité de la Cellule informatique de la Direction des Dépenses du Personnel et des Pensions. En charge du Système Antilope, plateforme stratégique gérant les salaires et pensions de l'État, LEBOU découvre rapidement des irrégularités dans le mécanisme de remboursement des avances
En 2016, l'informaticien met au jour un mécanisme complexe de manipulation des retenues automatiques. Les investigations révèlent qu'un agent au sein de la direction parvenait à désactiver systématiquement les remboursements, causant un préjudice estimé à 5,5 milliards de francs CFA pour l'État.
Un premier rapport d'audit, détaillé sur 157 pages, identifie le "User 01X" comme responsable de ces manipulations. Les données informatiques pointent du doigt Mme LEFANG Celestina Nkeng, chef de service des oppositions à la Paierie générale du Trésor depuis 2008.
Paradoxalement, alors que LEBOU, dénonciateur de ces pratiques, est arrêté et accusé d'être l'instigateur du détournement, Mme LEFANG bénéficie dans un premier temps d'une protection inexpliquée. Des sources proches du dossier évoquent même une intervention de responsables présidentiels qui aurait permis sa libération.
Depuis son arrestation, Emmanuel LEBOU clame son innocence. Pendant ce temps, LEFANG Celestina Nkeng l'accuse d'avoir frauduleusement utilisé ses identifiants, créant un climat de suspicion et de confusion autour de cette affaire.
Ce scandale soulève des interrogations profondes sur l'intégrité des systèmes de gestion financière publique et les mécanismes de contrôle interne. Comment un tel détournement a-t-il pu perdurer sans être détecté ?
L'enquête judiciaire est en cours, laissant de nombreuses zones d'ombre quant aux véritables responsables et à l'ampleur exacte du préjudice.