Il s'agit d'un marché qui aurait été attribué au prestataire PAC International pour le remplacement des ascenseurs à la présidence de la République en piteux état par de neufs; prestation qui aurait été payée, mais jamais réalisée jusqu'à présent. On serait passée cette importante somme d'argent? Mystère et boule de gomme !
La facture relative au marché
_NPOZEMS/CC/CAB/PR/2022
de fouriture, livraison, installation, mise en service et service après-vente de trois ascenseurs et trois monte-charges au Palais de l'Unité de Yaoundé, permet d'avoir certains détails dont les suivants. « Ascenseurs synergie 200 commercial 1600 kg, 21 personnes, 1m/s, 5 arrêts, 1 accès, 0 degré, courses 23.000 m, sans local de machinerie », deux au total, le prix unitaire étant de 152.700.000 Pcfa; 1 « ascenseur sinergie 200 résidentiel 1630 kg, 21 personnes, 1m/s, 5 arrêts, 1 ac@'s, 0 degré, courses: 23000 m, sans local de machinerie » au montant de 68.800.000 Fcfa; « monte-charge synergy 2000 commercial, 1000kg, 13 personnes, Imfs, 6 arrêts, 1 accès, O degré, course: 27.000 m, sais local de machinerie », deux au total, chacun coûtant 57.450,000 Fcfa ; « 1 monte-charge synergy 2000 résidentiel, 450kg, 6 personnes, 1,6 mUs, 6 arrêts, 1 accès, 0 degré, course: 27.000 m, sans local de machinerie » à 52.800.000 Fcfa.
Concernant le transport, la logistique et l'installation, les frais s'élevaient en tout à 72,000.000 Fcfa.
Un marché qui aurait par ailleurs été promptement payé par le ministre des Finances, Louis Paul Motazé qui, dans l'une de ses correspondances relatives à cette transaction, faisait savoir que: « s'agissant du volet relatif au remplacement des ascenseurs et monte-charges, la demande de prise en charge d'un marché spécial d'un montant de 750 millions de Fcfa au profit du prestataire PAC Iternational a bien été prise en compte par mes services, les crédits afférents à cette activité ont été réservés conformément aux procédures en vigueur et un visas budgélaire a été apposé sur les projets de marché reçus. Le prestataire doit cependant procéder à l'enregistrement dudit marcé spécial afin que le traitement de la demande de paiement de l'avance de demarrage y relative puisse suivre son Marché fictif
Sans perdre de temps, les protagonistes de ce « marché fictif » seraient entrés en possession de cet argent dans son entièreté, pendant qu'aucun travail n'aurait été engagé à la présidence de la République jusqu'à un passé encore récent, comme nous le faisions savoir dans l'une de nos précédentes éditions. Mais si curieux que cela puisse paraître, sont parvenus à notre rédaction des documents dans lesquels se trouve inséré un bordereau de livraison datant du 16 décembre 2022 et signé de la direction de PAC International. Par quelle alchimie, alors que le problème des ascenseurs serait encore d'une brûlante actualité au Palais de l'Unité? Mystère et boule de gomme. Et pourtant dans ce document, l'on lit bien en objet : « Bordereau de livraison des travaux relatifs aux travaux du marché spécial N°022MS/CC/CAB/PR/022 pour la fourniture, livraison, installation des ascenseurs et monte-charges du Palais de l'Unité de Yaoundé à le facture DEF - 0002/2022-12-22 (sic) ».
En effet, nous soulignons dans l'édition de notre journal susmentionnée que certains ascenseurs de la présidence de la République étaient permanemment en panne, à cause du manque d'entretien et de maintenance, depuis le départ de la quasitotalité des membres de l'équipe de la société Cfao Technologies Cameroun suite à une accumulation d'arriérés de paiement à concurrence de plus d'un milliard de Fota depuis 2014. Et dans la suite, nous indiquions que l'image que renvoyaient ces appareils contrastait étrangement avec l'harmonieuse beauté du palais présidentiel d'Etoudi. En effet, les pannes d'ascenseurs à la présidence de la République camerounaise seraient récurrentes, à en croire nos sources, depuis le départ de pratiquement tous les travailleurs de la société Cfao Technologies Cameroun, laquelle était chargée de leur entretien ainsi que de celui des onduleurs.
Démobilisation des équipes
Comme renseignent les documents parvenus à notre rédaction, cette multinationale eût décidé de mettre un terme à sa collaboration avec le cabinet civil de la présidence de la République le 16 septembre 2022, avec à la clé l'arrêt définitif de ses prestations et la démobilisation de ses équipes.
Un départ qui se justifiait, comme ont tenu à souligner les responsables de cette société dans leur correspondance au ministre, directeur du cabinet civil
(Dcc), Samuel Mondo Ayolo, par l'accumulation des arriérés de paiement à eux dus depuis 2014 dont le montant est près d'un milliard de Fcfa. D'autres raisons sont également invoquées, notamment le non-renouvellement du contrat depuis 2020, mais aussi le manque de couverture (assurance, responsabilité civile) aux membres de l'équipe en service au palais de l'Unité, en cas d'accident. Autant de réclamations qui, malheureusement, en dépit de plusieurs relances faites aux personnes concernées, n'ont pas eu d'écho favorable ou plutôt sont restées lettre morte.
Et par ailleurs, selon certains techniciens, les ascenseurs de la présidence de la République souffriraient entre autres, du dysfonctionnement des interfaces (cartes électroniques de commande) des boutons d'appel au niveau des paliers affectés par « la panne (3 et 4° étages). La réinstallation de ces interfaces a permis la remise en
fonctionnement des 02 ascenseurs. Cependant, compte tenu de l'âge desdites cartes, qui sont en service depuis la dernière innovation effectuée en 2003-2004, ce type de problème pourrait se reproduire à tout moment », renseigne-t-on. Pour mettre un terme à cet épineux problème il était préconisé par exemple la remobilisation des sept personnes qui constituaient l'équipe d'entretien et de maintenance de la société Cfao Technologies, « car un seul, Alexandre Biem y est actuellement en poste. Pour eux, il devrait être aussi question du renouvellement du contrat annuel d'entretien et de maintenance des ascenseurs et onduleurs avec ladite société; la remise a niveau de tous les ascenseurs, monte charges et onduleurs, par le remplacement de toutes les pièces en panne usées ou obsolètes; la mise à disposition d'un stock de pièces de rechange ». Mais également le déploiement d'une mission technique de la multinationale pour l'évaluation complète et précise de la situation.