Scandale judiciaire au Cameroun : Malgré sa condamnation, le Sous-Préfet accusé du meurtre de Lydienne Taba reste en liberté

Un verdict troublant a ébranlé l'affaire Lydienne Taba au Cameroun. Franck Derlin Eyono Ebanga, ancien sous-préfet de la Lokoundje, a été reconnu coupable de meurtre par le tribunal militaire d'Ebolowa, suite à la mort tragique de la jeune étudiante de 23 ans, abattue à bout portant le 25 juillet 2020, dans le cadre d'une relation intime entre les deux personnes.

La décision du tribunal, rendue il y a quelques jours, a établi la culpabilité de l'accusé, évoquant l'utilisation d'une arme à feu dans cet acte fatal. Cependant, la surprise réside dans le fait que l'ancien sous-préfet n'a pas été immédiatement arrêté malgré cette reconnaissance de culpabilité. La peine sera prononcée en mars, laissant Franck Derlin Eyono Ebanga en liberté jusqu'à cette date.

Cette situation a suscité l'indignation et l'incompréhension, notamment parce que le présumé meurtrier n'a jamais été placé en détention provisoire à la prison, comme c'est souvent le cas dans des affaires de cette gravité. Les avocats de la famille de la victime, dirigés par Albert Oyié, ont soulevé des préoccupations légitimes quant à une possible tentative d'évasion orchestrée par les magistrats militaires.

Le père de la victime, Patrice Ebemby Mboma, reste sous le choc et exprime son désarroi face à l'absence de justice dans cette affaire. Il déclare : "J’ai l’impression que ma fille n’a jamais été inhumée. Et malgré le fait qu’elle soit morte dans des circonstances troubles, je continue à dépenser de l’argent sans assistance de l’État pour assurer le déplacement des avocats et payer leurs honoraires dans une affaire de meurtre qui n’avance pas. Nous avons besoin que justice nous soit rendue."

Cette situation soulève des questions critiques sur le fonctionnement de la justice au Cameroun et suscite l'inquiétude quant à l'équité et à l'intégrité du système judiciaire. Les appels à une révision immédiate de la situation se multiplient dans l'opinion publique, mettant en lumière les failles du système juridique et exigeant des réponses tangibles pour la famille endeuillée de Lydienne Taba.