Scandale : la fille de la République bastonnée et laissée pour morte

Dr Carole Tchatchouang réclame que les droits de la femme soient respectés

Wed, 15 Mar 2023 Source: www.camerounweb.com

« Quelle est la place de la femme dans ce monde misogyne ? », c'est la réflexion lancée par Dr Carole Tchatchouang Modestine Yonzou alias la fille de la République, connue pour son soutien inaltérable au président de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) Samuel Eto'o Fils. Le membre de la diaspora fait des révélations qui peuvent laisser beaucoup de personnes bouche béante.

La jeunesse de Dr Carole Tchatchouang n'a pas été facile selon ce qu'elle raconte. Elle a même été violentée et proche de la mort. Ce qui l'a curieusement aidée à se surpasser, en renfermant sa détermination et sa volonté à se faire une place sous le soleil et à devenir une figure influente de la société.

« Alors qu’on vient de célébrer la Journée internationale des droits des femmes en ce 08 mars, comme toutes les autres années d’ailleurs depuis son institution par l’organisation des Nations unies en 1975 ; il est vraiment lamentable de constater qu’il y a encore des individus qui ne jugent la valeur de la femme qu’au prisme de son statut matrimonial.

S’il est indiscutable que le mariage est important pour l’équilibre de tout être humain (femme et homme confondu), il n’en demeure pas moins que la femme du 21ème siècle est un être complet qui a plus à offrir dans ce monde qu’être femme au foyer.

Tenez, à seulement l’âge de 20 ans, j’ai commencé le combat pour un monde meilleur. Leader de la grève estudiantine de 2005, j’ai été bastonnée et laissé pour morte et plongée trois jours dans le coma parce que je revendiquais les meilleurs conditions d’études pour la jeunesse camerounaise.

L’éducation étant la seule voie pour l’émancipation de notre peuple, j’en ai fait mon cheval de bataille, et à seulement l’âge de 27 ans, j’obtenais mon doctorat PHD en France, ce qui me classe dans le top 1 à l’échelle mondiale dans le monde de l’intelligentsia, car il n’y a aucun diplôme au-dessus du doctorat.

Je lutte depuis des décennies pour l’équité homme femme en encourageant la jeunesse féminine africaine et mondiale à aller à l’école pour s’affranchir du rôle réducteur des femmes comme être « inférieur » implémenté depuis la nuit des temps par l’oligarchie masculine et misogyne.

Je combats le système politique totalitaire dans notre pays et à l’échelle africaine qui piétine le peuple réduit à la misère totale depuis la nuit des temps. Je fais des sacrifices énormes en prenant des risques pour ma propre vie pour lutter pour l’amélioration des conditions de vies de notre peuple, ce qui fait de moi une femme plus courageuse que 99% des hommes de ce monde.

Aidant au mieux de mes moyens dans le cadre philanthropique les plus démunies avec les aides multiples allant jusqu’à financer la scolarité des personnes dont je ne connais ni de près ni de loin. Pourtant, vous avez des individus qui ne me jugent qu’au prisme de mon statut matrimonial : « Docteure, tu te maries quand ? Tu dors avec qui ? Docteure et célibataire ? ». Comme si les deux entités étaient incompatibles. C’est vraiment lamentable de voir encore certains individus raisonner comme à l’âge de la pierre taillée.

On s’étonne après de voir notre continent piétiner à l’époque où le monde évolue à la vitesse de l’éclair et où tous les peuples de ce monde se battent pour renforcer l’équité homme - femme et créer une symbiose de la main d’œuvre impérative au développement.

Comment voulez-vous un jour que l’Afrique soit compétitif à l’échelle internationale si vous refusez de comprendre que les femmes ont mieux à offrir dans ce monde que faire à manger pour les hommes et les enfants ? Non pas que j’estime que ce n’est pas important, mais je pense qu’il est temps d’encourager les jeunes filles à aller à l’école pour s’instruire et contribuer à l’évolution de l’humanité. Car, une femme analphabète représente un danger non négligeable pour l’éducation de ses propres enfants, et par conséquence, pour le sort de l’humanité.

Je suis une femme de valeur, une femme de culture, une intellectuelle qui est classée dans le top 1 à l’échelle mondiale. Prière de ne plus donc me réduire à mon statut de célibat ou non. Je ne réclame aucune faveur pour les femmes, tout ce que je demande à nos frères, c’est qu’ils retirent leur pied de notre nuque ».

Source: www.camerounweb.com