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Quel avenir pour le parti d'opposition SDF après la mort de John Fru Ndi ? C'est la question qui préoccupe tant les observateurs que le parti lui-même. Rfi, dans une enquête approfondie, souligne les défis auxquels le Social Democratic Front (SDF) est confronté depuis le décès de son charismatique leader, survenu le 12 juin dernier et marqué par des obsèques officielles le 29 juillet dernier.
Le poids politique du SDF a connu un déclin au fil des élections, tandis que des dissensions internes ont secoué la formation, laissant planer l'incertitude sur son avenir, souligne Rfi.
Rfi rappelle que John Fru Ndi, qui a présidé le SDF sans interruption depuis sa fondation en mai 1990, a façonné le parti à son image au point de créer une forte personnalisation autour de sa figure, comme le souligne le professeur Aristide Menguele Menyengue, politologue à l'Université de Douala.
L'équation de la succession de John Fru Ndi devient donc cruciale, d'autant plus que le SDF est le théâtre d'une guerre de succession depuis plusieurs mois. Deux factions émergent : l'aile « modérée », dirigée par le député Josuah Osih et adoubée par Fru Ndi, et une composante regroupant des cadres « historiques » du parti, autour du député Jean-Michel Nintcheu, qui se présente comme le « SDF originel ».
Les luttes internes ont été si intenses que le bureau exécutif national du SDF a dû exclure certains militants, ce qui a conduit à des contestations en justice. Cette situation menace la survie même du parti, comme le met en garde Aristide Menguele.
Selon Stéphane Akoa, chercheur à la Fondation Paul Ango Ela, le SDF doit faire face à deux défis majeurs : inverser sa tendance baissière sur l'échiquier politique camerounais et trouver un successeur à John Fru Ndi capable de redonner au parti l'énergie nécessaire pour affronter les autres forces politiques, notamment le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) du président Paul Biya.
Le Congrès, prévu pour décembre 2023, sera l'occasion de mesurer la maturité politique des militants et héritiers du SDF. L'avenir du parti dépendra en grande partie de leur capacité à surmonter leurs divergences et à se réunifier pour redevenir une force d'opposition crédible sur la scène politique nationale. Le pouvoir en place, quant à lui, surveillera attentivement l'évolution de la situation, car une opposition forte est nécessaire pour crédibiliser la démocratie en construction au Cameroun. C'est ainsi que Rfi analyse la situation complexe du parti d'opposition après la disparition de John Fru Ndi.
