On vous l’annonçait dans l’acte 1 de cette série intitulée les mystères de Paul Biya que les Camerounais ignorent. Mystères, objets de crainte et de fantasmes, la forteresse palais d’Etoundi et son mystérieux locataire Paul Biya nous emmène cette fois-ci vers une découverte très croustillante. Paul Biya et la « peur effroyable des levées de corps, » deuxième article d’une série en 10 épisodes.
S’agit-il d’un envoûtement maléfique ou une simple nécrophobie présidentielle, quand il s’agit de s’incliner devant les morts ? Paul Biya seul semble avoir la réponse.
En effet, depuis son avènement au pouvoir il y a 35 ans, le locataire d’Etoundi à toujours briller par son absence devant les morts même ceux qui sont tombés sur le champ d’honneur, les armes à la main pour la nation.
L’absence du président national du Rdpc, président de la République du Cameroun, à la levée de corps de Françoise Foning, sa mascotte électorale, avait laissé enfler le sentiment de panique que le chef de l’État a vis-à-vis des morts qui parfois sont des fidèles avec qui il a eu une proximité très étroite.
Françoise Foning n’est point un cas isolé. Paul Biya avait déjà fui le corps sans vie du Lion indomptable Marc Vivien Foé le 3 juillet 2003 alors que le monde entier célébrait ce héros, décédé avec le maillot national, le cuir entre les crampons.
Bien que Paul Biya ait fait une apparition éclair à la cathédrale de Yaoundé, ceci n’a été possible que grâce a sur-médiation du décès du lion et la présence de personnalités venues du monde entier, dont le président de la FIFA, Joseph S. Blatter. Il aurait été bien difficile pour le président de la République de se débiner.
L’on se rappelle également de la cérémonie de levée du corps de l’évêque Etoga ou Paul Biya avait fait un petit détour à la cathédrale de Yaoundé vu l’ampleur et la pression du clergé catholique. Ce fut le cas pour les archevêques André Wouking et Jean Zoa. Ce dernier, presque mort à la cathédrale, avait bénéficié d’une attention de Paul Biya.
À la différence de tels cas, qui apparaissent comme des privilégiés, beaucoup de grands amis, camarades d’armes et très proches collaborateurs de Paul Biya sont tombés un à un, sans que le chef de l’État fasse une apparition, à leur cérémonie funéraire.
Sur la liste des oublies, on note : Raphaël Onambelé, Ayissi Mvodo, Georges Ngango, Senga Kouoh, Egbe Tabi, Salomon Tandeng Muna, Fonka Tchang Lawrence, Mgr Yves Plumeh, Mgr Jean-Baptiste Ama, Révérend père Engelbert Mveng.
À cela, s’ajoute les camarades Ferdinand Léopold Oyono, Francis Nkwain, Enoch Kwayeb, Félix Sabal Lecco, morts les armes à la main.
Que dire de Rosette Mboutchouang, la Belle-mère du chef de l’État ? Décidément Paul Biya est le seul à détenir le secret de sa crainte pathologique des cadavres.