Biya est un homme mystérieux et tient le Cameroun depuis plus de 40 ans, grâce à ses maîtres espions et à des hommes qu'il maîtrise et parfois manipule. L'un des hommes qu'il semble préférer est le très craint Léopold Maxime Eko Eko.
En septembre 2010, Paul Biya saute le commissaire Bienvenu Obelabout à la tête de la Direction générale de la recherche extérieure (DGRE), après 10 années à la tête de ce service très stratégique des renseignements du Cameroun. L'homme qui avait été sauté est considéré comme l'un des chef du contre-espionnage les plus efficaces après le tout puissant Fochivé, semble ne plus inspirer confiance à Paul Biya.
L'homme qui a remplacé Obelabout à ce poste, n'est autre que Léopold Maxime Eko Eko, lui aussi commissaire divisionnaire, patron des renseignements généraux (RG). Depuis 12 ans donc, le commissaire divisionnaires est aux commandes de la DGRE.
En effet, courant 2010, le chef de l'Etat avait procédé à plusieurs changements à la tête de plusieurs services de renseignement et Eko Eko faisait parti des hommes de confiance du président.
"Depuis deux ans, en effet, des fissures alarmantes ont lézardé l’édifice de ce système patiemment bâti autour du « Patron » après la tentative de coup d’État d’avril 1984. Les différents « services » (RG, DGRE, Sécurité militaire, Direction de la surveillance du territoire…), réputés fiables en d’autres temps, ont ainsi fait « remonter » au président des renseignements erronés ou tronqués, selon les interprétations. En février 2008, notamment, alors que le pays est ébranlé par des émeutes meurtrières consécutives à une grève des transporteurs et à la hausse du prix des denrées alimentaires, Paul Biya se laisse persuader de l’« instrumentalisation » du mouvement social à des fins politiques par des « apprentis sorciers [de l’opposition, NDLR], dont l’objectif est d’obtenir par la violence ce qu’ils n’ont pu obtenir par la voie des urnes ». Il le dénoncera dans un discours musclé à la télévision", écrit Jeune Afrique dans un article publié en 2010.
"Selon un diplomate européen à l’époque en poste à Yaoundé, « le président s’est rendu compte après coup qu’il avait été induit en erreur et a rectifié le tir en ordonnant au gouvernement de mettre en œuvre des mesures fiscales et douanières pour faire baisser les prix sur les marchés", pouvait-on également lire dans l'article.