À moins de deux semaines du match contre le Cap-Vert, prévu le 8 juin prochain, le Cameroun est toujours dans l'incertitude quant à l'identité de son sélectionneur. En effet, un véritable feuilleton à rebondissements oppose actuellement la Fédération camerounaise de football (FECAFOOT) et le ministère des Sports, chacun revendiquant le droit de nommer le sélectionneur de l'équipe nationale.
Cette situation ubuesque a été dénoncée par de nombreux observateurs du football africain, à l'image du journaliste Hervé Penot de L'Equipe. Selon lui, seul le président de la République du Cameroun, Paul Biya, peut mettre fin à cette crise et trancher en faveur de l'un ou l'autre des protagonistes.
« Le problème c'est qu'on ne sait pas qui est le sélectionneur. Alors que le match a lieu le 8 juin, on ne sait toujours pas qui est le sélectionneur et qui sera sur le banc. Mais est-ce que c'est Eto'o qui aura raison au final ? On n'en sait rien. La seule personne qui peut nous dire si c'est Marc Brys le sélectionneur, si c'est Eto'o ou le ministère qui a raison : c'est le président de la République du Cameroun. Mais on ne sait pas ce qu'il pense, on ne sait pas où il est, on ne sait pas ce qu'il fait. Il n'y a que lui qui pourra dire : je donne quitus au ministère des sports ou à la fédération. », a-t-il déclaré.
Cette crise intervient dans un contexte de tensions entre la FECAFOOT et le ministère des Sports, qui ont éclaté au grand jour ces dernières semaines. Samuel Eto'o, le président de la FECAFOOT, a notamment été très critique envers le ministre des Sports, Narcisse Mouelle Kombi, qu'il accuse d'ingérence dans les affaires de la fédération.
Le 28 mai dernier, une réunion qui devait se tenir à la FECAFOOT, à laquelle Marc Brys, le sélectionneur nommé par le ministère des Sports, avait été convoqué, a tourné à la foire d'empoigne. Samuel Eto'o a ainsi expulsé des locaux de la FECAFOOT un conseiller du ministère des Sports, avant d'indiquer la sortie à Marc Brys.