Au Cameroun, « l’homosexualité est autorisée au sein de la famille présidentielle », reconnaît amèrement le lanceur d'alerte et journaliste Paul Chouta. Ce dernier affirme que l'actualité du pays est secouée par la diffusion de sextapes impliquant des membres des forces de l’ordre et il ne se trompe pas.
Dans une sortie publiée sur les réseaux sociaux, Chouta revient sur le scandale sexuel qui secoue actuellement la police et fait un détour sur la fréquence de telles pratiques sur le territoire, même jusqu’à dans la famille présidentielle.
Dans ces vidéos largement relayées sur la toile, dit-il, « des scènes à caractère sexuel entre personnes du même sexe ont choqué l’opinion publique. L’indignation a été d’autant plus grande que ces pratiques sont interdites par la loi camerounaise, alors même qu’elles impliqueraient des agents censés faire respecter la législation ».
La rédaction de CamerounWeb vous propose la suite et fin de ses propos.
Mais dans les faits, cette loi ne semble viser que les citoyens ordinaires. Pendant que des Camerounais anonymes sont arrêtés, humiliés et emprisonnés pour des soupçons de relations entre personnes de même sexe, certaines sphères du pouvoir et la famille présidentielle pratiquent cela et vivent dans une impunité totale.
Gaëlle Enganamouit, sa copine Kalifa et la famille présidentielle, qui sont régulièrement au centre de polémiques liées à des relations intimes très médiatisées, n’ont jamais été inquiétées. Cette famille et les autres bafouent ostentatoirement et publiquement la loi. Nous avons tous vu Brenda Biya, fille unique du président Biya publier ses propres images intimes dans lesquelles elle et sa partenaire brésilienne Layyons Valença se trouvaient dans des positions obscènes. À la suite de ses images, Brenda a assumé son homosexualité à mondovision. Lorsqu'elle s'était séparée de Layyons Valença, c'est sa mère Chantal Biya qui s'est activée pour les réconcilier.
Comme si cela ne suffisait pas, la fille du plus vieux président en exercice au monde s'est rendue au Cameroun en jet privé avec deux de ses copines aux frais du contribuable camerounais. Toutes se pavanaient à Yaoundé, gardées par la garde présidentielle. Elles étaient également logées et nourries toujours aux frais du contribuable jusqu'à la fin de leur séjour en terre camerounaise.
En dehors de Brenda Biya, le neveu de Chantal Biya, le nommée Brayan Biya, ci-dessous en image avec la première dame, est également homo. Ce dernier est bien connu dans les milieux gays au Cameroun. Son ex c'est un certain Arsène Onana, très proche de Oswald Baboke et Samuel Eto'o.
Brayan Biya est le fils de Mama Medoulou alias Maman Bébé, sœur et gouvernante de Chantal Biya. C'est d'elle qu’Hadja Awa faisait allusion dans les premiers audios où elle tançait Issa Tchiroma. Brayan est un chômeur invétéré qui mène une vie opulente et de jet-setteur grâce au contribuable camerounais. Sa sœur aînée de Brayan c'est Judith Marionne Nyandjock, cette dame en service à présidence de la République qui avait été arrêtée puis libérée sous ordre de Chantal Biya dans le cadre de l'affaire Contre-amiral Joseph Fouda/Parfait Mbapou, laquelle portait sur un vaste scandale d'escroquerie de plusieurs millards de francs CFA. L'un de ses enfants est également mouillé dans cette pratique.
Comme on peut le constater, la famille présidentielle peut librement choisir son orientation sexuelle en violation de la loi. Pendant que des jeunes comme Shakiro sont emprisonnés, les privilégiés du régime s’affichent librement sans jamais craindre la justice.
Ce contraste est flagrant : au Cameroun, la loi ne frappe que les faibles. Les puissants, eux, peuvent se permettre ce qui brise la vie des autres. Une injustice qui alimente la colère populaire et pose une question simple : dans un État de droit, la loi doit-elle encore être respectée par tous, ou seulement par les pauvres ?
Dans un pays où la répression des minorités sexuelles est sévère, ce contraste flagrant entre la sévérité des lois et la tolérance envers certains milieux élitistes questionne. Jusqu’où cette politique du « deux poids, deux mesures » fragilise-t-elle la crédibilité de l’État de droit ?