‘Si Paul Biya a encore du jus, il doit débarrasser le Cameroun de tous ces intermédiaires’- Dieudonné Essomba

Mini Dieudonne Essomba Dieudonné Essomba

Sun, 19 May 2024 Source: www.camerounweb.com

Lors de son intervention dans l'émission "Club d'Élites" sur la chaîne de télévision Vision 4, l'économiste et homme politique camerounais Dieudonné Essomba a appelé le président Paul Biya à mettre fin aux "hautes instructions" qui, selon lui, entravent le bon fonctionnement de l'administration et de la justice au Cameroun.

"Si Paul Biya a encore du jus, il doit débarrasser le Cameroun de tous ces intermédiaires là, qui gèrent par les hautes instructions. J'ai la sortie d'un ministre, un très grand ministre du Cameroun, qui dénonçait ces très hautes instructions. On sait très bien qui, il regardait", a déclaré Dieudonné Essomba.

Cette prise de position de l'économiste intervient alors que le Cameroun s'apprête à célébrer la fête de l'Unité nationale le 20 mai prochain, dans un contexte de tensions entre le ministre de la Justice, Laurent Esso, et le secrétaire général de la présidence, Ferdinand Ngoh Ngoh.

Dans un éditorial publié dans le magazine professionnel Justitia en janvier dernier, le ministre de la Justice s'était lui aussi attaqué aux "hautes instructions", affirmant que le président Paul Biya ne pouvait pas donner d'instructions aux magistrats et aux fonctionnaires de l'administration, en raison de la séparation des pouvoirs.

"Le personnel judiciaire et pénitentiaire est tiraillé au quotidien dans l’exercice de ses fonctions […] par les hautes instructions […] Son Excellence Paul Biya ne peut lui donner des instructions… fussent-elles de hautes… fussent-elles de vraies !", avait écrit Laurent Esso.

Les "hautes instructions" sont des ordres ou des directives émanant du président de la République et transmis aux ministères et à l'administration par le secrétaire général de la présidence. Elles sont souvent critiquées pour leur caractère opaque et pour le fait qu'elles peuvent être utilisées à des fins personnelles ou politiques.

En appelant à mettre fin aux "hautes instructions", Dieudonné Essomba et Laurent Esso soulèvent une question importante pour l'avenir du Cameroun : celle de la nécessité de renforcer l'État de droit et de garantir l'indépendance de la justice et de l'administration vis-à-vis du pouvoir politique.

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