Silence: Marcel Niat Njifendji parle enfin et envoie un message aux Camerounais et à Paul Biya

Le président du Sénat camerounais, Marcel Niat Njifendji, a officiellement clos ce jeudi la première session ordinaire de l'année législative 2025 lors d'une cérémonie solennelle qui s'est tenue en présence des plus hautes autorités de l'État. Son discours, empreint d'émotion et de fermeté, a été marqué par un hommage appuyé aux douze militaires camerounais récemment tombés au combat lors d'une attaque terroriste de Boko Haram.

Dans une atmosphère de recueillement, le président du Sénat a ouvert son allocution par une minute de silence en mémoire des soldats morts au front. "Loin de nous décourager, ce triste événement et toutes autres attaques similaires devraient plutôt renforcer notre détermination à lutter comme un seul homme pour la préservation de la paix dans notre pays et de son intégrité territoriale", a-t-il déclaré, réaffirmant le soutien indéfectible de l'institution aux forces armées camerounaises.

Cette attaque, survenue il y a quelques jours contre un avant-poste de la Force multinationale mixte (FMM) de la Commission du Bassin du lac Tchad dans le quartier nigérian de Wulgo, rappelle la persistance de la menace terroriste dans la région.

Dans un contexte politique particulièrement chargé, Marcel Niat Njifendji a lancé un vibrant appel à la vigilance et à la responsabilité de l'ensemble de la classe politique camerounaise. "En cette année électorale, le devoir politique de protéger la population est un appel à notre preuve permanente de responsabilité et de vigilance", a-t-il souligné, mettant en garde contre "les pyromanes et autres incendiaires, qui veulent allumer et attiser les flammes de la discorde dans notre pays".

Sans ambiguïté, le président du Sénat a réaffirmé la souveraineté exclusive du peuple camerounais : "Le Cameroun est un État laïc dans lequel le pouvoir politique découle uniquement de la souveraineté du peuple camerounais, lui seul a le droit de décider de son avenir."

Bilan législatif et ouverture internationale

Le discours a également permis de dresser un bilan des travaux parlementaires de cette première session. Marcel Niat Njifendji a notamment salué l'adoption de plusieurs projets de loi visant à renforcer la politique d'ouverture internationale prônée par le président Paul Biya.

Parmi les textes adoptés figurent des accords sur la suppression réciproque de l'obligation de visa pour les détenteurs de certains passeports et des conventions sur l'élimination de la double imposition. "Nous attendons donc une augmentation remarquable du volume des échanges avec nos anciens et nouveaux partenaires économiques et, finalement, une véritable stimulation de notre croissance économique", a précisé le président du Sénat.

L'accord-cadre de coopération avec le Nigeria sur la conservation des écosystèmes transfrontaliers et l'adoption du projet de loi régissant la prévention des risques biotechnologiques ont également été évoqués comme des avancées significatives.

En conclusion de son allocution, Marcel Niat Njifendji a exhorté ses collègues sénateurs à relayer un message de paix dans leurs régions respectives : "Restons unis et élevons-nous au-dessus de nos différences afin de donner à notre pays l'élan et les bases solides dont il a besoin pour construire son avenir dans la paix et la tranquillité."

Cette session parlementaire s'achève dans un contexte international qualifié de "turbulent et incertain" par le président du Sénat, qui a appelé les Camerounais à "rester résilients et unis" pour permettre au pays de "continuer d'avancer et de prospérer".

La cérémonie s'est conclue par les traditionnelles acclamations en l'honneur du Sénat, du président de la République Paul Biya et du Cameroun.